EXCISION

Pauline est une adolescente de 18 ans, mal dans sa peau, et son comportement je m’en foutiste et solitaire exaspère sa famille, vivant dans une banlieue pavillonnaire américaine. Elle se destine à des études de médecine pour devenir chirurgienne. Elle subit l’éducation stricte d’une mère rigide et son père, passif, ne s’implique pas du tout. Pauline va être de plus en plus obnubilée par des songes morbides et sanglants…

Ce film surprenant de Richard Bates Jr, un jeune cinéaste américain très confidentiel, n’a pas connu de sortie en salles digne de ce nom et au vu de ses qualités, c’est fort regrettable! Sur un scénario perché mais très original, il décrit le cheminement mental d’une jeune fille marginale, asociale et assaillie par des pensées et des fantasmes, mêlant la nécrophilie, la thanatophilie et l’automutilation. Des sujets hyper délicats à traiter sans provoquer répulsion et dégoût et Bates a eu l’intelligence d’inclure un humour assez trash dans des dialogues très bien écrits. Il se penche aussi sur l’histoire d’une famille dysfonctionnelle, où les rapports déplorables entre la mère et la fille expliquent en partie les troubles mentaux de l’héroïne. Cette sorte de film d’horreur psychologique dérangeant est d’autant plus « malade » qu’il touche beaucoup au corps et quelques images chocs peuvent créer un sentiment ambivalent: à la fois fascinant et repoussant. Le script fut d’abord l’objet d’un court métrage que Bates a développé judicieusement, en rentrant un peu plus dans la psyché de cette fille atypique, en rébellion et qui nourrit un trouble psycho, rarement vu à l’écran. La mise en scène encadre cet individu incapable de s’adapter au monde rigide dans lequel elle ne trouve aucun épanouissement.

Toutes les séquences montrant les fantasmes de mort sont graphiquement superbes et installent une ambiance malsaine, magnifiquement restituée. Le réalisateur semble jubiler à faire exploser la cellule familiale, la religion, l’éducation. Derrière la drôlerie et le côté vachard de certaines répliques se cache pourtant un drame profond sur l’identité, le mal être adolescent et le penchant pour le gore ne doit pas en limiter le message. La distribution compte aussi beaucoup dans la réussite globale: la jeune AnnaLynne Mc Cord impose une impressionnante présence avec son faciès étrange. Concernant les seconds rôles, il faut absolument applaudir la prestation de Tracy Lords, l’ancienne actrice porno, bluffante en mère sèche et destructrice, et dans un plus petit rôle le réalisateur trash John Waters se fond idéalement dans cet univers si particulier. Ames sensibles, passez votre chemin ou vous voila avertis si vous tentez l’expérience!

ANNEE DE PRODUCTION 2012.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

De l'horreur psychologique trash et à l'écriture brillante. Humour et gore au programme. Pour un public avisé.

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