GERONTOPHILIA

Lake a 18 ans et travaille dans une maison de retraite. Bien qu’il ait une petite amie, il découvre un jour son attirance pour des hommes beaucoup plus âgés que lui. Avec un de ses patients, Melvyn Peabody, un séduisant octogénaire, il va vivre une relation passionnelle atypique entre complicité, fascination et sexe…

Le réalisateur canadien Bruce La Bruce, connu pour son célèbre film sur les prostitués masculins d’Hollywood Boulevard Hustler White, signe un long métrage étonnant de par son sujet, à priori scabreux: la gérontophilie. Un thème quasiment jamais traité au cinéma, si ce n’est le classique du genre Harold et Maud. Il catapulte les idées reçues, explose les préjugés et raconte son histoire avec sensibilité et pudeur. Son personnage principal, Lake, est un tout jeune homme nourrissant un fort désir et une réelle attirance pour des hommes qui pourraient être ses grands pères. En filmant au plus près son acteur, le débutant Pier Gabriel Lajoie (un ex mannequin au physique très avantageux), il lui donne l’occasion de montrer aussi qu’il peut générer une véritable émotion, et il restitue très bien le trouble qui s’empare de lui. En évitant la vulgarité facile et le sexe trop montré (ce qui est pourtant une de ses marques de fabrique), LaBruce concocte une comédie romantique délicate et attachante. Oui, un certain humour y trouve aussi sa place, ainsi qu’un regard bienveillant et pas du tout dégradant sur la vieillesse.

Le bémol que l’on peut toutefois déplorer se situe au niveau du scénario. A vouloir trop édulcorer son propos pour ne pas le rendre démonstratif, le réalisateur ne semble pas l’avoir développé complétement et de ce fait, le récit tient sur un confetti, ne propose pas d’enjeu majeur. Mais, c’est aussi ce qui fait le charme du film: ne pas trop rentrer dans une psychologie pesante, ne pas faire de l’amour de Lake pour Melvyn un « problème » en soi, car justement leur relation est très vite évidente, simple, et donc possède cette beauté unique des choses rares. Que cet amour puisse déranger n’est pas la préoccupation de LaBruce, il n’en fait pas une pathologie, et cela devient clairement la force de ce joli film. Le conseiller à tous les publics serait hasardeux, mais en tout cas à tous ceux et celles qui sont capables de s’ouvrir au monde, sans porter de jugement.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Comédie romantique gay pas comme les autres, et plaidoyer contre les préjugés. Le jeune Pier Gabriel Lajoie est d'une photogénie évidente.

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