HANTISE

Paula Alquist a épousé Gregory Anton, un musicien très empressé d’aller habiter avec elle, dans la demeure qu’elle a hérité de sa tante Paula, et où hélas elle a été assassinée. Par calcul, Anton essaie par tous les moyens de rendre sa femme folle, grâce à un plan précis et diabolique…

Souvent brillant auteur de comédies ou d’histoires romantiques, George Cukor était le réalisateur américain réputé pour avoir fait tourner les plus belles et les plus grandes actrices, pendant l’âge d’Or d’Hollywood. Il est aux commandes ici de ce thriller psychologique oppressant, se distinguant par une mise en scène classieuse, des plans très soignés, un esthétisme élégant. Le noir et blanc est admirable, les décors et les costumes sont d’une grande beauté pour coller à l’époque victorienne, le film se déroulant en effet dans un Londres baigné de clairs obscurs, de brouillard, renforçant le sentiment d’inquiétude. C’est le Londres de Jack l’éventreur et de Dr Jekyll que Cukor filme avec un talent remarquable. Quant à l’intrigue, son côté hitchcockien avec un personnage masculin séduisant et incernable et une femme pour proie vulnérable, elle est emballante car pleine de mystères, de chausse trappes, et nous plonge en plein doute: Paula glisse t’elle dans la folie ou est elle persécutée par un mari calculateur et dangereux?

La maison servant de décor est cadrée comme un lieu maléfique, hanté par une présence malfaisante, et enveloppe le personnage fragile qu’incarne Ingrid Bergman. Dans ce rôle, elle est sublime d’intensité, jouant avec précision les différents changements d’état, et son angoisse ressentie lorsqu’elle croit perdre la raison est perceptible sur son beau visage très photogénique. Elle gagna son premier Oscar pour cette prestation. Face à elle, Charles Boyer, à contre emploi, surprend par sa faculté à être à la fois charmant et pas tout à fait net. Dans le rôle de la jeune domestique, Angela Lansbury se démarque joliment par sa personnalité atypique. Enfin, Joseph Cotten en détective fasciné par la femme qu’il compte sauver du danger, prouve sa grande palette, après avoir effrayé le public dans l’Ombre d’un doute. Du cinéma américain solide et précieux donc.

ANNEE DE PRODUCTION 1944.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Excellent thriller psychologique, esthétiquement somptueux. Ingrid Bergman remarquable, entre fragilité et doutes.

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