La famille Carter (6 membres) traverse le désert du Nouveau Mexique avec leur caravane et compte bien profiter du bon temps, en allant droit vers la Californie. Mais ils tombent en panne et se retrouvent alors pris en chasse par une bande de dégénérés, défigurés par des essais nucléaires…
Remarqué par son précédent film d’horreur choc, Haute Tension, le petit français Alexandre Aja fut contacté par Wes Craven lui même afin de réaliser un remake de La Colline a des yeux, en tout cas lui remettre un coup de « neuf ». Craven ne pouvait se douter que le résultat irait bien au delà des attentes et que cette relecture dépasserait l’original. Véritable « survival » éprouvant, cet opus suit donc une gentille famille américaine en vadrouille dans le désert du Nouveau Mexique et devenant bientôt les proies de quelques habitants locaux, affreusement mutilés par des essais nucléaires commandés par le gouvernement. Aja met le paquet niveau gore et sensations fortes et signe une descente en enfer (et souvent en plein jour) en guise de calvaire d’une sauvagerie extrême. Rugueux, terrifiant, brutal, le film ménage d’abord un suspense habile, instaurant une atmosphère malaisante, avant de passer à la vitesse supérieure avec des agressions et des meurtres particulièrement atroces. L’approche viscérale et même politique d’Aja supplante le simple cauchemar que filmait Craven en 1977 et la mise en scène transcende un scénario somme toute assez basique. La cruauté avec laquelle ce remake impose son style laisse pantois et secoue durablement après la fin de la projection.
Même le casting n’est pas constitué de manchots et la présence de Ted Levine, Kathleen Quinlan, Vinessa Shaw et d’Aaron Stanford contribue à créer une réelle empathie pour cette pauvre famille martyrisée. Les rebuts de l’humanité devenant les agresseurs impitoyables renvoient aux monstres que l’on a pris soin de cacher au fin fond d’une Amérique ne supportant pas de se regarder en face. Aja redonne en tout cas du souffle au cinéma d’horreur et sa Colline se place parmi les films les plus traumatisants du genre de ces vingt dernières années. Ames impressionnables, vous voila prévenus!
ANNEE DE PRODUCTION 2006.
Très bon remake.