1914, Pike Bishop et sa bande entrent dans San Rafael, une petite ville du Texas, déguisés en cavaliers de l’US Cavalry. Ensemble, ils se dirigent vers la gare pour y dérober la paie des employés du chemin de fer. Ils ignorent que Thornton, autrefois leur complice, aujourd’hui leur pire ennemi, les y attend, chargé par la direction des chemins de fer de leur tendre une embuscade. L’affaire tourne à la fusillade. Des dizaines d’innocents y laissent la vie. Pike, qui a perdu quelques hommes dans l’affaire, n’est pas satisfait. Il accepte l’offre d’un général mexicain, Mapache, qui lui demande d’attaquer un train rempli d’or et de munitions.
Seulement troisième long métrage pour le cinéaste américain Sam Peckinpah et certainement un de ses films les plus représentatifs de son style visuel et narratif. La Horde Sauvage contant la trajectoire de hors la loi, préparant le braquage d’un train bourré d’armes à la frontière mexicaine, est à la fois un film crépusculaire et une épopée de la défaite, marquant pour toujours la fin du mythe du western « traditionnel » et de son romantisme souvent exacerbé. Ce qui intéresse davantage Peckinpah est de décrire l’agonie de l’Ouest Américain, à travers l’amitié de deux cow boys aussi solitaires qu’inadaptés, et faire clairement une oeuvre lyrique, où il semble privilégier la forme au fond. Il est vrai que son intrigue de braquage n’est pas des plus innovantes, d’ailleurs elle peine parfois à soutenir quelques longueurs inutiles. L’objectif assumé est de mettre en scène une débauche de violence, trouvant son point culminant dans le carnage final, qui choqua beaucoup à l’époque. Les balles de chevrotine font jaillir le sang, les hommes sont déquanillés les uns après les autres dans un jeu de massacres ultra réaliste. La réalisation, indiscutablement virtuose, met à l’honneur des gros plans, des travellings, des ralentis, le tout enrobés sur plus de 3000 plans, et s’apparentant à un opéra ou un ballet chorégraphique inédit jusque là! Cette manière de filmer et de représenter la mort, brutale et décomplexée, fait passer les westerns italiens de Sergio Leone pour de plaisantes parties de rigolade!
On est à mille lieux de la lenteur d’Il était une fois dans L’Ouest, alors que du point de vue esthétique, les deux films possèdent chacun leur part de beauté. Le trio d’acteurs entre dans l’Histoire du 7e Art, entre William Holden, dans une de ses meilleures prestations, Ernest Borgnine tout à fait idéal dans ce contexte et enfin Robert Ryan, marquant en chasseur de primes au regard triste. Du grand western et du cinéma avec un C majuscule!
ANNEE DE PRODUCTION 1969.