Agnès, une jeune décoratrice d’intérieur, débarque dans une petite île espagnole pour réaménager la maison d’un certain Zaylor située à l’Enseralda, un village isolé. Sur le chemin, elle rencontre Daniel, un homme qui provoque l’hostilité des gens qui l’entourent. Agnès apprend peu après qu’il aurait soit disant assassiné sa femme Lena…
François Villiers, frère du comédien Jean Pierre Aumont, fut scénariste et réalisateur juste après guerre, mais n’a pas laissé de souvenirs impérissables dans les mémoires. L’Autre Femme est son avant dernier film, après ses plus connus Hans le Marin et L’eau Vive. D’après l’oeuvre de Luis Maria De Linares, le script tourne autour d’une troublante attirance d’une décoratrice française en pleine déception sentimentale pour un écrivain anglais soupçonné du meurtre de sa femme. Très (trop?) romanesque, le film essaye de créer une ambiance à la fois solaire (tout se passe sous le soleil écrasant d’une Espagne en bord de mer) et mystérieuse (l’homme est il coupable ou accusé à tort?), sans jamais vraiment intéresser le spectateur qui a bien du mal à réfréner ses baillements. La faute à un traitement narratif paresseux et surtout une mise en scène aux abonnés absents. Bien sûr les décors naturels peuvent à la rigueur dépayser un peu, l’espoir de voir cette histoire prendre une tournure inattendue s’amesuise hélas peu à peu…
Pourtant, en tête d’affiche, il y a Annie Girardot, sacrée star trois avant avec Rocco et ses frères, et qui trouve là un rôle sinon passionnant l’occasion de démontrer de nouveau sa modernité, sa sensualité, son charisme. Elle n’est malheureusement pas mise en valeur par Villiers qui semble se ficher de son intrigue. Les autres interprètes comme l’italienne Alida Valli, inoubliable dans Senso, ou Francisco Rabal vu dans L’Eclipse complètent la distribution. L’Autre Femme avait très peu séduit les critiques et le public et fut rarement projeté depuis. Pour fans inconditionnels d’Annie Girardot éventuellement…
ANNEE DE PRODUCTION 1963.
