LE CORBEAU

Le magicien Erasmus vit seul dans sa demeure, non loin du cercueil de sa bien aimée, Lenore, morte deux ans plus tôt. Un soir, un corbeau vient frapper du bec à sa fenêtre et se met… à lui parler! Il s’agit d’un autre magicien, Bedlo, transformé en volatile noir par Scarabus, le prestidigitateur le plus maléfique de la région, de plus désireux de s’emparer des dons de Erasmus. Bedlo apprend en prime à Erasmus que sa femme n’est pas du tout morte, mais vit justement avec son ennemi juré!

Cette adaptation d’une courte nouvelle de l’auteur Edgar Allan Poe a atterri entre les mains d’un des producteurs/réalisateurs les plus prolifiques du genre fantastique des décennies 60 et 70, à savoir Roger Corman. Toujours doté de budgets serrés, Corman faisait un cinéma proche de la série B, un peu cheap, mais bourré d’idées et surtout avec un sens certain de la mise en scène. Ici, il s’agit d’une fable « horrifique » qui lorgne largement du côté du gothique comique! En effet, un humour noir plutôt réjouissant parsème les dialogues, les situations font davantage sourire que peur, même si dans l’esprit, Le Corbeau entend rester un produit « fantastique », avec cercueils, pouvoirs magiques, oiseaux malfaisants et un château tout ce qu’il y a de plus inquiétant. Sauf que le Cinémascope aux couleurs très vives, utilisé par Corman, ancre clairement le film dans une « improbable réalité », proche d’un rêve éveillé ou d’un cauchemar. Cette esthétique, influence directe du studio de la Hammer, se marie assez bien avec le scénario, écrit par Richard Matheson, privilégiant la comédie loufoque pour grands… et petits aussi!

La distribution cinq étoiles achève de marquer des points gagnants, avec Vincent Price (presque présent dans toutes les productions Corman), Peter Lorre (plus de 30 ans après M. Le Maudit, le voilà dans un registre plus léger), le mythique Boris Karloff, vieilli mais resté toujours actif et à la filmographie impressionnante depuis sa création du monstre de Frankenstein, et enfin dans un rôle secondaire, le tout jeune Jack Nicholson dont la carrière démarrait à peine. Le final, véritable duel de magiciens, donne lieu à des effets spéciaux certes naïfs mais bon enfant. Ce Corbeau constitue un divertissement très honorable pour toute la famille.

ANNEE DE PRODUCTION 1963.

 

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Du fantastique qui ne se prend pas au sérieux. Corman, inspiré, use de couleurs criardes. Casting de gueules!

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