LES DESAXES

A Reno, Nevada, dans les années 50, une jeune femme fraichement divorcée et quelque peu désoeuvrée, suit un groupe de cow boys aussi perdus qu’elle, sans savoir qu’ils sont adeptes de chasses de mustangs…

The Misfits, titre original, occupe une place à la fois importante dans le paysage du cinéma américain, tout en étant complètement à part. Par son écriture très littéraire, le scénario étant une création originale du dramaturge Arthur Miller, le film a pu déconcerter à l’époque de sa sortie par l’exigence du texte, la profondeur qu’il possède, et aussi la manière très personnelle de son réalisateur, John Huston, de s’emparer de ce matériau pour en faire ressortir quelque chose de très singulier pour un film de studio. Le génie de Huston se trouve tout entier dans sa mise en scène crépusculaire, presque à l’agonie, en écho aux personnages qu’il suit avec sa caméra. Roselyn, Gay, Perce et Guido ne sont plus que des êtres brisés par la vie (soit par un divorce, par un deuil, par l’abandon) et aggravent leur cas dans des illusions perdues et des litres d’alcool consommés sans modération. Le cinéaste de African Queen et Quand la ville dort évoque sans filtres la disparition des races condamnées par l’Economie galopante, autant les cow boys que ces pauvres mustangs chassés pour rapporter quelques dollars, parle avec tendresse d’hommes fatigués cherchant désésperement à garder intacte leur jeunesse enfuie. Et bien entendu comme le récit s’articule autour de l’héroïne, il entrechoque l’hypersensibilité de Roselyn avec la brutalité masculine et dresse les portraits d’écorchés vis en perdition totale.

Les Désaxés garde pour toujours une réputation d’oeuvre maudite, puisque le trio légendaire qui constitue le casting n’a ensuite connu que déchéance et mort prématurée. Dans le plus beau rôle dramatique de sa carrière (et le dernier hélas), Marilyn Monroe apparait telle quelle, une enfant blessée, apeurée, forme spectrale hurlant dans le désert son dégoût pour les « hommes assassins », Clark Gable vieilli n’a certes plus le panache de Rhett Butler mais conserve une classe folle, Montgomery Clift ressemble à un fantôme égaré avec son jeu minimaliste et si puissant. Toutes les émotions qu’ils procurent sont autant le fait de leur immense charisme que des mots de Miller. Et comme Roselyn et Gay à la toute fin, on n’a qu’une envie: les suivre au bout de la nuit, seulement guidés par le scintillement des étoiles.

ANNEE DE PRODUCTION 1960.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un très grand film douloureux et funèbre signé du maitre Huston. Miller au scénario et trio légendaire Marilyn Gable Clift. On tutoie les étoiles.

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