LES FEUILLES MORTES

Ansa, une femme célibataire, vit et travaille dans un supermarché à Helsinki. Une nuit, elle rencontre Holappa, un travailleur tout aussi solitaire et alcoolique. Malgré l’adversité et les malentendus, ils tentent de construire une relation…

Le finlandais Aki Kaurismaki déroule une oeuvre originale depuis plus d’une trentaine d’années et son cinéma, lent, pince sans rire, parfois sur le fil entre le désespoir et la gaieté a ses adeptes et ses détracteurs. Il connut surtout le succès avec L’Homme sans Passé (Grand prix à Cannes) et Le Havre, et cette année il nous revient avec cette tragi comédie pleine de tendresse, où il narre la rencontre entre deux prolétaires dans la ville de Helsinki. Toujours avec sa mise en scène statique (qui peut en irriter certains), il pose un regard à la fois désabusé et lucide sur notre monde dévasté par l’individualisme et les guerres (le conflit en Ukraine est évoqué à travers différentes infos écoutées à la radio par l’héroïne), par la solitude des êtres et leur isolement. C’est pourquoi la relation naissante entre Ansa et Holappa nous touche forcément, donne envie d’aimer, car au delà de leurs défauts respectifs, ils vont parvenir à créer un vrai lien entre eux. Kaurismaki fait dans l’apparente simplicité pour tisser une comédie romantique « à sa manière », loin d’être cul cul, où il montre l’importance du désir d’amour, du respect de l’autre et de la solidarité. Pour ce faire, il convoque quelques uns de ses maitres en cinéma, les géniaux Chaplin pour l’aspect légèrement burlesque des situations, Ozu pour l’infinie délicatesse des gestes et des sentiments à demi exprimés, et Bresson pour l’économie d’effets.

Son couple vedette, Alma Poysti et Jussi Vatanen, tous deux finlandais et aussi lunaires l’un que l’autre, se conjugue idéalement et sont presque dans le « non jeu », ne cherchant pas la performance à tout prix. La description de ces classes populaires dans un contexte d’inflation fait chaud au coeur, malgré un minimalisme voulu et ramassé sur une durée de 1H20 seulement. Une fois n’est pas coutume, Kaurismaki dénote dans le paysage cinématographique mondial, traçant une route singulière et arpentant tranquillement les festivals les plus prestigieux. Cannes et son jury ont d’ailleurs encore craqué pour lui cette année en lui décernant de nouveau un Grand Prix.

ANNEE DE PRODUCTION 2023.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Minimaliste, émouvant, tendre, ce nouveau long métrage de Kaurismaki apporte quelques grammes de douceur dans un monde de brutes.

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