Depuis trois ans, Laura et Martin semblent former le couple idéal, dans leur luxueuse villa au bord de l’océan. Offrant le visage d’une femme épanouie et heureuse, Laura n’attend en réalité qu’une occasion pour s’enfuir et échapper aux terribles accès de violence de son mari, qui la bat régulièrement. Un jour, elle échafaude un plan censé la faire passer pour morte…
Hélas très en vogue aujourd’hui, le thème des violences conjugales et des femmes battues est au centre de ce thriller, tourné il y a trente ans, à une époque où la parole ne se libérait pas et où le sujet demeurait quasiment tabou. D’après un roman de Nancy Price, le film est réalisé par Joseph Ruben, l’auteur d’un autre bon policier Le Beau Père, et décrit l’enfer quotidien d’une jeune femme terrorisée par son mari violent et autoritaire. Tout l’enjeu pour elle va être de disparaitre et de se faire une nouvelle vie ailleurs, mais bien entendu l’époux dérangé va tout faire pour la retrouver. Plutôt de bonne facture, avec un suspense habile et soutenu, le script angoisse dans sa première partie, puis devient un peu plus prévisible et attendu. On se laisse quand même embarquer sans mal grâce à la beauté et au talent de son héroïne, campée par Julia Roberts, quelques mois seulement après sa révélation dans Pretty Woman.
En actrice consciencieuse et malgré son peu d’expérience dans le genre dramatique, elle s’en sort très bien et sa présence de tous les plans explique en grande partie l’intérêt pris à cette histoire, somme toute classique sur le papier. Son partenaire, Patrick Bergin, n’a pas un charisme extraordinaire, mais parvient à faire croire à son personnage de dangereux psychopathe, prêt à tout pour posséder sa pauvre femme, corps et âme. La mise en scène, anodine et sans aucun génie, et la photographie digne d’un simple téléfilm, ne sont pas les atouts majeurs. Par contre, pour le sourire incomparable de Julia et aussi pour la BO signée Jerry Goldsmith, ce polar remplit très correctement une heure et demie, avec la garantie de ne pas ennuyer.
ANNEE DE PRODUCTION 1991.
