L’ESCALIER

Dans leur salon de coiffure d’un quartier cosmopolite de Londres, Charlie et Harry forment un vieux couple. Ils traversent une zone de hautes turbulences conjugales: les disputes se multiplient, les règlements de comptes fusent, et chacun semble en vouloir à l’autre. Malgré leur attachement, ils sont de moins en moins capables de se supporter au quotidien. De plus, Charlie doit faire face à une convocation devant un tribunal pour avoir défilé dans un déguisement de travesti et heurter les bonnes moeurs…

Plusieurs années avant notre Cage aux Folles nationale , un auteur dramatique du nom de Charles Dyer montait une pièce intitulée L’Escalier avec une audace aussi rare que méritoire dans une époque où le sujet de l’homosexualité (encore à peine pénalement tolérée) n’était pas le bienvenu dans une production frileuse à traiter les amours masculines. La société était plus que réticente à décrire frontalement le « problème » à la fin des sixties et Stanley Donen, le fameux réalisateur de Chantons sous la pluie prit de vrais risques à adapter cette histoire à l’écran. Sous la forme d’une comédie dramatique, le texte regorge de dialogues vachards et cruels échangés par ce couple gay vieillissant et semblant ne plus partager que la frustration et le ressentiment permanent. Grinçant, lucide et par moments pathétique, le ton est plus à la rigolade jaune qu’à la gaudriole, mais la satire n’oublie pas quelques pointes de tendresse dans ce duo à couteaux tirés.

Donen suit scrupuleusement le récit de Dyer, à tel point que sa mise en scène parait un peu effacée et l’aspect « théatre filmé » demeure un des points les moins réussis (malgré deux séquences en décors naturels). Il compte cependant sur le jeu de ses acteurs pour se mettre le public dans la poche. Et il faut avouer que la partition du tandem Rex Harrison/Richard Burton justifie largement le déplacement. En vieilles tantes acariâtres et ironiques, ils offrent  une prouesse d’interprétation remarquable et injustement oublié aujourd’hui. Loin du folklore outrancier de La Cage aux Folles, cet Escalier s’avère incisif, gonflé et touchant dans sa description de personnages confrontés à un monde qui rejette ce qu’ils sont et qui doivent en prime faire face au passage du temps et à la peur panique de la solitude.

ANNEE DE PRODUCTION 1969.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Une mise en scène un peu trop théatrale, mais tout au service d'un texte incisif porté par deux acteurs géniaux: Harrison et Burton.

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