LET THEM ALL TALK

Alice Hugues est une écrivaine américaine à succès qui doit se rendre en Angleterre pour recevoir un prix littéraire. Détestant l’avion, elle décide de faire la traversée à bord du Queen Mary 2, un navire de luxe, accompagnée de ses proches: deux de ses vieilles amies (dont l’une d’elles lui voue autant d’admiration que de griefs!), et son neveu. Le voyage va être l’occasion de faire le point sur le passé…

Steven Soderbergh surprend toujours par sa capacité à changer de genres, au gré de ses envies et de ses coups de coeur. Le réalisateur de Sexe, mensonges et vidéos s’est attaché au premier roman de Deborah Eisenberg et lui a demandé d’en signer l’adaptation pour le cinéma. Racontant les retrouvailles de trois amies septuagénaires après plus de trente ans de « séparation », le script nous embarque avec elles à bord d’un magnifique paquebot, sur lequel elles ont pris place pour atteindre l’Angleterre. Bien sûr, leurs échanges vont montrer combien chacune à évoluer, combien le fossé s’est creusé entre celle qui est devenue une écrivaine célèbre et adulée et celle qui n’a pas fait mieux que vendeuse de lingerie fine. La comédie dramatique brille surtout par des dialogues incisifs, bien écrits et plus profonds qu’ils n’y paraissent. Et ca parle beaucoup comme l’indique le titre! Loin d’être bavard pour rien, le film explore la face cachée de l’amitié, les ressentiments nourris de l’une, le grand pouvoir des mots de l’autre. Soderbergh semble aussi avoir laisser ses interprètes se livrer à quelques passages improvisés, ce qui peut dérouter et sembler curieux de prime abord.

Le plus étonnant (mais aussi le plus frustrant) est que le déroulement de l’intrigue suppose qu’il va se produire un événement choc ou une rupture de tons avant la fin. Or, tout reste assez policé, plutôt bien mené, mais la tournure des situations déçoit quelque peu. Sans rien dévoiler, le dernier quart d’heure vire sur une réflexion sur la création, mais surtout sur la notion de licence artistique. Qu’est ce qu’un auteur doit à son entourage dont il se sert pour composer ses écrits? L’atout majeur de cette intrigante traversée est sans nul doute son casting, de grande qualité. D’abord Meryl Streep campant cette femme à la fois distante, absorbée par sa passion d’écrire et presque isolée des autres, avec le légendaire sens des nuances dont elle est capable. Dire qu’elle est fabuleuse relève de la banalité, mais quelle actrice incroyable! Face à elle, Dianne Wiest joue à la perfection l’amie conciliatrice et rassurante et surtout Candice Bergen leur vole presque la vedette avec son personnage de femme vénale, rancunière et qui n’en pense pas moins. Elles sont la raison d’être de ce nouvel opus de l’auteur de Traffic et pour elles, prendre ce bateau promet un joli moment d’humanité.

ANNEE DE PRODUCTION 2020.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Intrigante comédie dramatique bien menée par Soderbergh. Meryl Streep impériale, mais Candice Bergen ne démérite pas.

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