Un compositeur en mal d’inspiration, qui vient de quitter sa femme et ses enfants, pense trouver refuge dans une maison à flanc de falaise, sur une île bretonne quasi déserte. Dans ce lieu étrange et isolé, il ne va trouver qu’un piano désaccordé et des visiteurs bien décidés à ne pas le laisser en paix…
Guillaume Canet dit avoir été inspiré par ce scénario, alors qu’il était en plein confinement et qu’il faisait face au report de son gros projet, le prochain Astérix. Du coup, il a écrit et réalisé ce « petit film » intimiste en quelques semaines à peine. Autant le dire tout de suite, ce septième long métrage est sûrement son plus mauvais, juste derrière le déjà assez raté Rock n’roll. Son récit introspectif et schizo à l’intérieur du cerveau déboussolé de son héros (lui même) aligne des dialogues suffisants et pesants. Ca parle beaucoup pour ne rien dire entre tous ces personnages issus de la psyché de ce quadra en proie à sa « petite voix intérieure » et malheureusement ses états d’âmes sont vite plus pénibles qu’autre chose. Sur des sujets aussi rebattus que l’adultère, le sexe dans et hors mariage, le bilan du milieu de vie, le film s’embourbe littéralement dans une psychologie à deux balles, mise en scène très laborieusement et se vautre dans l’égocentrisme. Le pompon survient lorsque le personnage se dédouble pour converser avec lui même: Au secours!!
Canet a bien tenté de faire du Blier, en tapant dans l’absurde de certaines situations et en écrivant des bons mots (croit il!), mais il n’arrive jamais à la cheville de ce modèle écrasant. Le casting alléchant composé de Virginie Efira, Matthieu Kassovitz, Laetitia Casta et Nathalie Baye ne parvient pas à éviter le naufrage. Bien que l’acteur réalisateur se défende de toute autobiographie directe, on perçoit clairement que les questions qui taraudent son héros ne sont pas sorties de nulle part, mais il faut être infiniment talentueux et subtil pour parler de soi et rendre le tout passionnant. Résultat vain et cible ratée!
ANNEE DE PRODUCTION 2021.
