MA VIE AVEC LIBERACE

Scott Thornson, jeune dresseur d’animaux bisexuel, est présenté à fin des années 70 au pianiste star de Las Vegas, Liberace. Ce dernier tombe amoureux de Scott, en fait son assistant, et très vite son amant. Leur liaison va durer près de cinq ans, entre bonheur, dépendance, frénésie sexuelle et tromperies. Un beau jour, Liberace trouve un nouveau poulain plus jeune auquel il s’attache, au grand désespoir de Scott…

Steven Soderbergh, réalisateur de Traffic et de Erin Brokovich, mêle trois genres avec son récit. Le biopic (celui de Liberace, un très célèbre pianiste gay admirée par les américains, mais n’assumant pas publiquement sa sexualité), la comédie (l’excentricité du personnage donne lieu à plusieurs séquences drôles et légères, sans tomber non plus dans les excès de La Cage aux Folles) et enfin le drame, puisque la belle histoire d’amour tenant de fil conducteur va immanquablement mal tourner. Le scénario est certes linéaire, mais très bien structuré, amusant autant que divertissant, et surtout il soulève différentes thématiques, comme celle du rapport dominant/dominé, celui de la lutte des classes (Liberace baigne dans une richesse inouïe et un monde de paillettes, Scott n’a pas de situation professionnelle gratifiante ni prometteuse), et en réalité leur rencontre bouleverse au départ la vie de chacun. Soderbergh montre parfaitement l’ascendant insidieux que peut avoir la fascination pour l’argent, pour une vie plus facile, et aussi pour l’amour aveugle. Scott a toute confiance en son « maître » car il l’admire et le respecte et surtout il a envie d’être épaulé, soutenu, aimé. Le kitsch des décors reflète bien la personnalité de Liberace, artiste talentueux qui aimait en mettre plein la vue à son public, quitte à dissimuler sa vraie nature. Le film ne fait pas l’impasse sur les aspects scabreux et peu reluisants (obsession pour la chirurgie esthétique, sexualité débridée et multiple), en cela Soderbergh n’a pas cherché à enjoliver le tableau.

La romance vécue par les deux héros échappe à l’extravagance, pour se concentrer sur ses côtés réellement romantiques, dans une société américaine furieusement pudibonde et puritaine (les gays étaient littéralement niés dans cette époque post Sida). Et pourtant, Liberace a beau être un tyran dans ses sentiments, son humanité perce ça et là et trouve des accents de vérité. Sûrement beaucoup grâce à son interprète principal, Michael Douglas, inattendu et fantastique dans un rôle aux antipodes de ses emplois habituels. Face à lui, Matt Damon mérite aussi de grands bravos pour sa performance audacieuse et casse gueule. Leur duo est si crédible que lorsque leur dernière rencontre intervient, il est difficile de retenir notre émotion. Un film brillant, à la mise en scène délicate et il est vraiment déplorable qu’il n’ai eu la chance de sortir dans le circuit américain, frileux à présenter une homosexualité si décomplexée.

ANNEE DE PRODUCTION 2013.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Portrait tragi comique d'un artiste clinquant. Histoire d'amour atypique. Duo d'acteurs incroyable et qui fera date.

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