NAKED

Johnny, un clochard libre penseur, erre dans Londres et trouve refuge au gré de ses rencontres fortuites. Il refait le monde, baise, sympathise avec un veilleur de nuit prolo, et cherche vainement un sens à sa vie…

Avec ce quatrième long métrage, le réalisateur anglais Mike Leigh a gagné les faveurs de la critique et du Festival de Cannes, qui lui délivra deux Prix majeurs. Celui de la mise en scène et celui de la meilleure interprétation masculine pour son acteur principal. Si le film n’a a proprement parler pas de scénario précis, il est plutôt la description d’une dérive. Dérive humaine de son personnage qui est une sorte de clochard atypique, intarissable moulin à paroles, philosophe et marginal total. La caméra suit son errance nocturne dans un Londres lugubre et repoussant, dans lequel il fait les rencontres les plus curieuses et les plus variées, avec des personnages souvent aussi misérables que lui. Par moments, la noirceur extrême fait penser à l’univers de Ken Loach, sauf qu’ici l’ironie et l’humour vachard fait passer le drame cru qu’il décrit et nous arrache même quelques sourires. Très bavard et parfois confus, le script se déroule de manière presque hasardeuse et semble improvisé. La dramaturgie déséquilibrée donne le vertige à un spectateur habitué à un cadre rassurant et « carré », cette originalité est à la fois la force et la faiblesse du film, car elle ne mène pas à grand chose au final.

Certes, Leigh ne voulait pas aboutir à une conclusion confortable, puisque la vie de Johnny en elle même n’est que chaos et fuite en avant. Les dialogues sur la fin du monde échangés avec le veilleur de nuit, par exemple, oscillent entre comédie amère et constat tragique sur notre condition, en cela le film émeut, mais l’instant suivant, les excès du personnage et sa logorrhée agacent tout autant. Le vrai point positif réside sans nul doute chez l’acteur David Thewlis, il est impressionnant dans ce rôle difficile et peu attachant. Il n’a pas volé son prix Cannois. On retrouve aussi la regrettée Karin Cartlidge, jouant Sophie, une junkie paumée et nymphomane, avec beaucoup de vérité. Naked possède des qualités, mais n’atteint pas la perfection du film suivant de Leigh Secrets et Mensonges.

ANNEE DE PRODUCTION 1993.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Pessimiste et sombre, Mike Leigh ne convainc qu'à moitié. David Thewlis hante ce film qui manque d'un vrai scénario.

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