Fred, flic au sein de la sous direction anti terroriste, est chargé de retrouver les fugitifs les plus recherchés de France, alors que le pays vient d’être frappé par une série d’attentats ayant fait 130 morts et 350 blessés…
Après le furieux Bac Nord, énorme carton au box office de l’an passé, le marseillais Cédric Jimenez évoque avec son deuxième film la traque acharnée des terroristes responsables des tueries de Novembre 2015 dans la capitale. Il retrace heure par heure, jour par jour, le déroulé des événements traumatiques par le biais du regard policier et nous entraine dans une enquête faramineuse, touffue, décrivant les arrestations, les filatures, les interrogatoires comme si on y était. Sur un rythme ultra nerveux, sa réalisation musclée nous plonge à nouveau dans l’horreur vécue par les citoyens, nous refile un stress que l’on croyait déjà loin, et nous dépeint les efforts énormes des forces de l’ordre pour arrêter les criminels sanguinaires. Novembre est le versant contraire du récent et magnifique Revoir Paris traitant du statut des victimes et de leur impossible reconstruction: là, il s’agit clairement d’un thriller mené à 100/h, tendu comme un arc, scénarisé sans dramaturgie inutile. Ce condensé d’action pure laisse un peu de place à l’émotion quand Jimenez se penche plus précisément sur le personnage de Samia, la jeune dénonciatrice. Elle est d’ailleurs la seule à qui on s’attache vraiment, les autres étant de simples « exécutants » d’une intrigue dont on connait l’issue à l’avance.
Le film reste malgré tout bel et bien une fiction (même si très documentée et basée sur les faits réels), recrée avec maitrise les jours délicats suivant les attaques et rend un hommage appuyé à la police, renvoyant en cela à l’empathie ressentie pour ce métier tant décrié dans Bac Nord. Le casting poids lourd nous vaut quelques belles prestations: Jean Dujardin, parfait en flic tenace, Sandrine Kiberlain encore à son aise dans le drame, Anaïs Demoustier offre une partition émouvante, ainsi que la jeune Lyna Khoudri, surprenante. L’assaut périlleux du dernier quart d’heure fait monter notre tension artérielle de façon ultra explosive (sans mauvais jeu de mots…)!
ANNEE DE PRODUCTION 2022.
