QUE LA FETE COMMENCE

A la mort du roi Louis XIV, le neveu de ce dernier, le duc Philippe d’Orléans, assure la Régence jusqu’à la majorité de Louis XV. Toutefois, le duc est un homme des plus débauchés, qui se laisse influencer par les mauvais conseils, notamment de son ministre l’Abbé Dubois. Menée par le marquis de Pontcallec, une rébellion bretonne se prépare pour renverser le régent.

Entreprendre un film historique en costumes pour un second long métrage relève en soi d’un défi gonflé. Après l’Horloger Saint Paul, Bertrand Tavernier s’est pourtant essayé à ce genre, avec l’aide, à nouveau, de son scénariste Jean Aurenche. Le pari est largement gagné, tant sa réalisation est foisonnante, vibrante avec ses mouvements de caméras à l’épaule, ses multiples personnages, et ses intrigues imbriquées avec brio. Le ton du récit se situe entre la gouaille et l’impertinence, et l’écriture magistrale offre des dialogues inspirés, plein d’esprit, dynamitant tous les poncifs les plus éculés sur la période de la Régence. Tout au long des deux heures de projection, on assiste à une farce à la fois réaliste, poétique et absurde, dans laquelle les puissants de l’époque sont décrits comme des jouisseurs libertins, insensibles à la misère du peuple, baignant allégrement dans l’égocentrisme et la vanité des choses.

La mise en scène est toute au service des comédiens que Tavernier gâte grandement avec des rôles magnifiques et complexes: Jean Rochefort incarne un Abbé Dubois ambitieux et avare avec précision, l’irremplaçable Jean Pierre Marielle fait un Pontcallec rebelle et au phasé prodigieux, et enfin Philippe Noiret nous sert une partition formidable avec ce Régent libéral écartelé entre ses ambitions politiques et son suicide à petit feu dans les plaisirs. A côté de ce trio majestueux, bon nombre de futurs grands noms passent brièvement au fil du film (Lhermitte, Blanc, Nicole Garcia, Hélène Vincent, etc…), et la regrettée Christine Pascal joue une des toutes jeunes maitresses du Duc avec délicatesse et verve mêlées. Le final annonce clairement les remous à venir de la Révolution qui allait changer radicalement notre pays, 70 ans plus tard. Bref, voici un film en costumes comme nul autre pareil.

ANNEE DE PRODUCTION 1975.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Satire truculente qui bouscule l'Histoire de France, à coups de dialogues brillants. Réalisation inspirée. Noiret en état de grâce.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Satire truculente qui bouscule l'Histoire de France, à coups de dialogues brillants. Réalisation inspirée. Noiret en état de grâce.QUE LA FETE COMMENCE