SIDONIE AU JAPON

Sidonie, écrivaine française, se rend au Japon pour la réédition de son best seller. Malgré le dévouement de son éditeur, japonais parlant bien le français, avec qui elle découvre les traditions de son pays, elle perd peu à peu ses repères, surtout lorsqu’elle se retrouve nez à nez avec son mari, disparu depuis plusieurs années et dont elle ne s’est jamais remise de la mort…

Déjà le premier long métrage d’Elise Girard s’intitulait Belleville-Tokyo et cette fois encore la scénariste et réalisatrice nous propose une invitation au voyage au Pays du Soleil Levant. Un pays mystérieux, lointain, aux coutumes et à la culture aux antipodes des nôtres et fascinant par sa beauté et son Histoire. Avec la collaboration de la regrettée Sophie Fillières (disparue l’an passé) à l’écriture du script, Elise Girard oscille entre comédie triste et drame gai, à travers le portrait de cette femme à la fois déphasée et désorientée et toujours en souffrance de deuils successifs, dont celui de son époux. Le récit hésite constamment à définir un genre plutôt qu’un autre, enchainant les séquences burlesques et délicates, tentant de restituer le raffinement japonais, l’esprit nippon par son calme, sa quiétude, son apparent apaisement. L’élément « perturbateur » va advenir avec la présence du fantôme du défunt mari que l’héroïne est la seule à voir et qui ajoute une dimension fantastique à ce scénario très ténu. Sidonie est une femme « en reconstruction », cherchant un sens à sa survie, une direction à donner à son avenir: ce voyage doit lui permettre de renaitre à elle même.

Si la mise en scène trop statique peut décourager ceux qui n’aiment pas la « lenteur », il faut admettre que l’aspect contemplatif finit par nous gagner également, grâce aux belles images du Japon sous les cerisiers et son aptitude à nous dépayser. Sidonie au Japon compense la minceur de son histoire par son actrice vedette, l’intrépide Isabelle Huppert, partante pour toutes les aventures. En française déracinée, elle se met tout au service du film, avec son jeu toujours aussi puissant (sans avoir besoin d’accentuer quoique ce soit). Elle donne la réplique à un acteur japonais Tsuyoshi Hara, surtout connu pour Rétribution et L’honneur des guerriers et leur duo fonctionne très bien, entre non dits, respect, et puis finalement tendresse. Sans nous bouleverser, l’existence fracturée de Sidonie par son deuil si difficile parvient à procurer une émotion insidieuse.

ANNEE DE PRODUCTION 2024

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un voyage contemplatif et une réflexion sur le deuil (non dénué d'humour), avec une touche de fantastique. Un film déroutant qui peut surtout compter sur l'implication d'Isabelle Huppert, pierre angulaire brillante.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Un voyage contemplatif et une réflexion sur le deuil (non dénué d'humour), avec une touche de fantastique. Un film déroutant qui peut surtout compter sur l'implication d'Isabelle Huppert, pierre angulaire brillante. SIDONIE AU JAPON