SUSANA LA PERVERSE

Susana est une jeune fille enfermée dans une maison de redressement. Dans sa prison où grouillent les rats et les araignées, elle invoque le Ciel de lui venir en aide. Elle réussit à s’enfuir dans la nuit, sous une pluie battante. Elle est recueillie dans le domaine de Don Guadalupe, devient leur servante, et va s’ingénier à séduire tous les hommes de la maison, créant une belle pagaille…

Susana est belle, jeune, sauvage, et son corps de diablesse lui confère tous les vices, surtout celui d’user de ses charmes pour bousculer l’ordre bourgeois établi. Un tel personnage ne pouvait qu’interesser Luis Bunuel, lui que le désir et la sexualité taraude dans l’ensemble de son oeuvre. Ce film ci est un de ses premiers de la période mexicaine, on y retrouve ça et là des thèmes récurrents de son répertoire. L’esthétique n’a rien de très travaillé, les plans sont assez conventionnels, et la mise en scène plutôt sage. C’est davantage dans le récit que Bunuel injecte de la perversion, de l’amoralité, et du « scandale » (en tout cas pour l’époque). Cette femme fatale est montrée comme un démon arrivant avec l’orage, comme une malédiction divine, un peu pour mettre à l’épreuve cette famille trop propre sur elle, pleine de faux semblants. Ainsi, le fils, le mari, l’employé vont tous tomber dans les griffes de la Belle sans scrupules.

Il y a un côté un peu désuet dans la manière de présenter des situations que l’on sent arriver à grands pas, et nul n’est besoin d’être devin pour se douter que Susana va presque parvenir à ses fins. Les comédiens ne sont pas fantastiques, mais la jeune Rosita Quintana fait preuve d’une sensualité certaine, et excelle dans la provocation, rien qu’en ajustant son corsage. Le futur réalisateur de Belle de Jour prend un malin plaisir à ridiculiser la figure masculine, dépeignant des hommes faibles et au pouvoir vacillant. On peut regretter que la fin soit si morale et que tout revienne à « la normale », mais la religion chrétienne en prend pour son grade. De ce point de vue, Susana marque tout de même des points.

ANNEE DE PRODUCTION 1951.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un Bunuel des débuts mexicains, pas encore au sommet de son Art. La sensualité de l'héroine fonctionne malgré tout.

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