SWEETIE

Kay, jeune fille instable, a peur de tout: du présent , de l’avenir, de la vie, de la mort. Tout semble s’arranger lorsqu’elle tombe amoureuse de Louis, un beau jeune homme, fiancé pourtant avec une de ses collègues de travail. Ce bonheur apparent ne dure qu’un temps et ses obsessions reprennent le dessus. C’est alors que sa soeur, Sweetie, obèse et demeurée, débarque avec son petit ami, et s’incruste auprès d’eux. Sa « folie » se fait de plus en plus prégnante et dérangeante…

En 1989, Jane Campion est encore une inconnue lorsqu’elle sort ce film, premier coup d’essai de sa carrière, qui finira par devenir internationalement reconnue quelques années plus tard avec La Leçon de Piano. Et le moins que l’on puisse dire est qu’elle possède déjà un talent et un ton singuliers, et passe derrière la caméra pour raconter les fêlures d’une famille australienne moyenne. En décrivant avec une intelligence aigue les caractères opposés de deux soeurs, l’une instable, l’autre mentalement perturbée, leur confrontation dans un lieu clos, elle se sert de son vécu, et sa sensibilité touche parce qu’on sent de façon très forte l’autobiographie de la cinéaste. Le film est d’ailleurs dédié à cette soeur, attachante mais anormale, originale mais inadaptée. Le fond du sujet, dérangeant et gonflé, fait éclore un film original, aux couleurs criardes, aux plans secs et nerveux, parfois un peu drôle, mais souvent dramatique, par ce qu’il sous entend. Les névroses familiales sont décortiquées avec minutie, Campion ne fait pas dans la démonstration pataude, plutôt dans la poésie discrète.

Ses personnages excentriques évoquent le cinéma de Lynch (en moins tortueux), étonnants car imprévisibles, d’où une intrigue jamais banale. Campion a déplu au jury cannois, où le film fut sélectionné et mal compris par une frange de la critique, peu habituée à voir ce type de cinéma. Les deux comédiennes, Karen Colston et Geneviève Lemon, absolument épatantes, n’ont pas ensuite mené de carrière marquante, on peut le déplorer! En tant que réalisatrice, Campion a depuis fait des oeuvres plus « conventionnelles », mais ce Sweetie demeure cependant son opus le plus décalé, sinon le plus abouti.

ANNEE DE PRODUCTION 1989.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Tout le temps étonnant et décalé, ce premier long métrage de Jane Campion recèle une poésie réelle. Du cinéma qui ne rentre pas dans un moule.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Tout le temps étonnant et décalé, ce premier long métrage de Jane Campion recèle une poésie réelle. Du cinéma qui ne rentre pas dans un moule. SWEETIE