Un avocat désabusé de Vilnius collectionne les conquêtes amoureuses et les amitiés superficielles. A la mort soudaine de son père, il se rend à Belgrade et fait la connaissance d’un jeune et beau réfugié syrien. Cette rencontre réveille en lui des sentiments amoureux qu’il ne pensait plus éprouver…
Dans la production cinématographique LGBT, beaucoup d’oeuvres sont tournées, quelques unes trouvent des distributeurs et connaissent des sorties en salles, et d’autres venus de pays moins connus sortent directement en vidéos. Il faut avouer que la qualité filmique n’est souvent pas au rendez vous. Tomber pour Ali rentre hélas plutôt dans cette catégorie: tourné par le lituanien Romas Zabarauskas (également activiste réputé pour la cause LGBT), le film annonce clairement son ambition de présenter une romance gay à priori « impossible » ou tout du moins pleine d’obstacles. Si le traitement comporte une pudeur tout à fait louable, le reste s’en tient à ses seules intentions de départ et ne décolle pas vraiment. La faute d’abord à une réalisation paresseuse, faussement contemplative, Zabarauskas met du temps à en venir « aux faits » et parsème son récit de séquences parfois incohérentes avec le sujet de base. Ensuite, les longueurs inutiles finissent par provoquer un inévitable ennui, alors que la relation entre cet avocat humaniste et le jeune réfugié soulève des questions pertinentes sur la différence de culture, sur la façon d’assumer son homosexualité, sur le dévouement total de l’un par rapport à l’attente passive de l’autre.
En étirant sa narration jusqu’à donner la sensation qu’il fait du remplissage, le jeune cinéaste lituanien se perd dans les méandres de la médiocrité. Il filme relativement bien la seule vraie scène de sexe, évitant d’insister sur la nudité des deux hommes de manière gratuite, comme c’est systématiquement le cas des films gays. Pour sauver l’entreprise, il aurait à la rigueur fallu que les acteurs soient crédibles, mais même là c’est raté: Dogac Yildiz et Eimutis Kvosciauska (bon courage pour la prononciation!!) ont beau être physiquement agréables à admirer, leur jeu laisse à désirer. Tomber pour Ali tente de nous cueillir avec un romantisme tardif et échoue en bout de course à émouvoir. Visible sur Amazon Prime.
ANNEE DE PRODUCTION 2020.
