UN FILS

Sur la route de Tataouine, en Tunisie,  Farès et Meriem, un couple accompagné de leur fils Aziz, sont victimes d’un attentat sûrement perpétré par un groupe islamiste radical. Une balle perdue touche hélas l’enfant de 11 ans, qui est grièvement blessé à l’abdomen et au foie. A l’hôpital qui les reçoit, ils apprennent par le chirurgien qu’il faut urgemment faire une greffe d’organe au petit pour lui sauver la vie. Mais en réalisant les analyses de compatibilité, Farès découvre qu’il n’est en fait pas le père biologique d’Aziz. Le drame s’intensifie…

Mehdi Barsaoui, auteur de ce premier long métrage, donne un coup de poing monstre et une vitalité au cinéma tunisien avec ce film très fort. D’une grande richesse thématique, il peut être vu comme une tragédie grecque, où les choix cornéliens des personnages s’annoncent décisifs pour la survie de cet enfant. Le drame humain qui se joue est autant dans l’environnement, puisque le danger du terrorisme aveugle touche cette famille, qu’au sein même du couple, éclatant avec la découverte du père. Ce coup de théatre dans le récit est très habile, abrupt, et dès lors un déferlement de sentiments contradictoires ne cesse d’irriguer toute l’intrigue. Barsaoui signe un film déchirant sur la paternité, la filiation, mais aussi sur les principes moraux de la religion musulmane.

Le chaos qui règne dans ce pays bouleversé par une politique instable est montré jusqu’à la frontière avec la Lybie, le père allant jusqu’à accepter l’achat anonyme d’un foie pour sauver cet enfant luttant contre une mort certaine. Le trafic d’organes n’est pas le sujet principal bien sûr, mais en filigrane il est la démonstration de ce que la corruption est capable de faire, en cas de désespoir humain. La mise en scène va au plus près des personnages, les filme dans leur vérité (et leurs mensonges) la plus crue. Dans cette société patriarcale ancestrale, l’adultère est sévèrement puni et la place de la femme limitée, voire niée. On ne peut aussi qu’applaudir fortement les comédiens, tous dignes d’éloges. Surtout Sami Bouajila , tout à fait extraordinaire, en homme dont les certitudes s’effondrent, alors que son amour pour ce fils demeure intact. Il a reçu le prix du meilleur acteur au dernier festival de Venise et ne l’a pas volé. Ne manquez pas cette très belle oeuvre, brillante et poignante.

ANNEE DE PRODUCTION 2019

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un premier long métrage d'une grande maitrise.

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