Deux reporters en mission, Malisard et Prévot dits « les cow boys », sillonnent Paris à la recherche d’un scoop à mettre en avant. Un jour, les deux enfants de Prévot, qu’ils avaient emmenés dans leur tournée de routine, disparaissent. Ne serait ce pas là le scoop idéal pour leur « canard »??
Certains films bien ancrés dans leur époque ont du mal à imprimer les esprits et cette oeuvre de Marco Pico, un réalisateur français peu prolifique et n’ayant jamais connu de vrai succès populaire, a subi le sort injuste d’être assez peu vu et surtout d’avoir été rarement projeté depuis. Le film se concentre donc sur un duo masculin: deux journalistes de terrain un peu loosers, philosophant sur le monde et ses dérives, plutôt rigolos avec leur look de clodos, parcourent un Paris de cour des miracles, dans des quartiers limite défavorisés, afin de dénicher des histoires croustillantes à raconter dans leur journal. Pico semble ne pas avoir de ligne directrice bien claire, le scénario navigue à vue entre dialogues improbables et situations ubuesques, pourtant les mésaventures de ces anti héros ne sont pas dénuées d’intérêt et surtout il se permet une critique acerbe de la presse à sensations plutôt réjouissante et en avance sur son temps.
Marco Pico signe une comédie sociale au ton résolument singulier, pas toujours maitrisé certes, mais attachant en tout cas. Cette satire mordante du journalisme, seulement attiré par les ventes au mépris du reste, se trouve dotée d’un casting aussi inattendu qu’inédit. Philippe Noiret et son physique débonnaire, le cheveu hirsute, convainc d’emblée, et son acolyte Pierre Richard, personnage lunaire et nerveux à la fois, joue sur un registre moins comique que d’habitude (même si l’on n’est pas du tout dans le drame pour autant). L’autre aspect notable réside dans le fait que Pico dépeigne une société devenant de plus en plus absurde, déjà décomplexée dans ses préjugés raciaux, dans son attrait pour le voyeurisme malsain, et ce n’est là qu’une partie infime de ce script mi foutraque mi poétique. Loin d’être un très bon film, mais une vraie curiosité tout de même!
ANNEE DE PRODUCTION 1974.
