Kaleb, 30 ans, est passionné d’animaux exotiques. Un jour, il rentre chez lui avec une araignée venimeuse et la laisse accidentellement s’échapper. Les habitants de son immeuble de cité vont devoir se battre pour leur survie…
Qui peut encore prétendre qu’en France on ne sait pas proposer des films de genre qui n’ont rien à envier à certaines productions américaines?? La bonne santé du cinéma d’épouvante français se confirme, après les réussis La Nuée, Teddy, Grave, et dans une moindre mesure le récent Acide. Premier long métrage d’un certain Sébastien Vanicek, Vermines coche toutes les cases du bon film d’horreur dont les ambitions dépassent largement la simple série B par une écriture soignée, une volonté de mêler un discours social (le film se déroule dans une cité HLM en banlieue) et le divertissement de base, où la terreur pure va prendre vite le dessus. Les bestioles en tous genres (oiseaux, guêpes, serpents, sauterelles, etc…) ont depuis longtemps été utilisées pour alimenter les peurs les plus primaires et au cinéma, les araignées furent les vedettes de bon nombre d’oeuvres marquantes (Tarantula pour les origines, Arachnaphobie pour le « grand public »). Ici, l’invasion « inexpliquée » et ultra rapide d’un immeuble par des milliers d’araignées de taille variable (mais plutôt tendance énormes et mortelles tant qu’à faire!) sert donc de pitch à un scénario certes classique et pas méga original: pourtant par une ambiance poisseuse, un huis clos oppressant et surtout des trucages très bien foutus, le film fonctionne totalement et nous embarque dans un cauchemar éveillé réjouissant. On fera l’impasse volontaire sur quelques « invraisemblances » pour déguster au maximum ce « survival » très maitrisé.
La distribution, composée de jeunes acteurs assez doués, dont Théo Christine, révélé il y a deux ans, dans le biopic sur NTM, participe à la vitalité et l’énergie communicative de l’ensemble. Pas besoin d’être arachnophobe pour ressentir de vrais frissons, Vermines défend bravement son punch, sa nervosité, et se fend d’une approche frontale pour décrire les rapports toujours conflictuels entre les jeunes de cité et la police, y compris dans des situations extrêmement tendues. Sébastien Vanicek orchestre un film d’horreur efficace, réaliste dans ses effets, et réussit du coup un premier long métrage dont on espère qu’il va trouver son public en salles. Grouillez vous!
ANNEE DE PRODUCTION 2023.