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A PROPOS D’HENRY

Henry Turner est un avocat new yorkais célèbre pour sa dureté et son cynisme. Marié à Sarah qu’il délaisse et père d’une petite Sally avec qui il est sévère. Un jour qu’il se rend dans un drugstore acheter des cigarettes, il est victime d’une agression par balles, le laissant à moitié mort. Hospitalisé, il est sauvé mais a perdu la mémoire, l’usage de la parole, de la motricité et les médecins ne savent pas si son cerveau va un jour retrouver ses fonctions normales…

Metteur en scène de théâtre reconnu puis réalisateur de cinéma depuis Le Lauréat, Mike Nichols est devenu un des auteurs incontournables de la production américaine depuis la fin des années 60. Au cours de sa carrière , il fut capable du meilleur (Working Girl, Virginia Woolf) comme du pire (La Brûlure, Birdcage), en tout cas il se consacra toujours à raconter des histoires profondément humaines, à l’instar de ce Henry, drame psychologique bien pensé et disons à moitié réussi. En suivant le parcours de vie d’un homme riche qui avait tout pour lui et dont l’existence bascule en un instant dans un handicap très lourd, Nichols lorgne du côté de Franck Capra et de ses personnages évoluant (malgré eux) au gré d’événements qu’ils n’ont pas maitrisé. Il dresse un portrait masculin fort, surmontant une épreuve tout en tentant de recoller les morceaux de son passé oublié. Le sujet, débordant d’humanité et créant forcément une compassion immédiate, est traité de manière paradoxale: au milieu de séquences étonnamment subtiles, Nichols cède hélas aussi aux sirènes tentantes des bons sentiments faciles. De plus, les ellipses temporelles montrant Henry de sa sortie de rééducation jusqu’au moment où il retrouve presque intégralement la parole ne sont pas très convaincantes, du moins peu crédibles.

Le film ne force pas trop le trait sur l’aspect larmoyant de l’histoire (et c’est une qualité louable), et la fable sur la reconstruction mentale et psychique possède une certaine cohérence que la réalisation de Nichols sert honorablement. Finalement, l’atout principal demeure l’interprétation tout en nuances de Harrison Ford, intéressant contre emploi pour lui car rarement vu dans un registre de « faiblesse », ainsi qu’Annette Bening, excellente et alors en pleine ascension, tenant le rôle de l’épouse dévouée et courageuse. Un sentiment partagé nous habite donc lorsque le mot FIN arrive. Pas un grand film, mais loin d’être honteux pour autant.

ANNEE DE PRODUCTION 1991.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Sur un script fort, Nichols aboutit à un film moyen entre facilités et subtilité. Harrison Ford dans un emploi peu ordinaire.

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