Agathe Cléry, promue directrice marketing d’une grande agence de cosmétiques, est une Normande… raciste! Un jour, une forme très prononcée de la Maladie d’Edison se déclare chez elle, lui faisant changer de couleur de peau! Elle devient très vite noire! Du coup, elle perd son boulot, son mec, sa position sociale, et devient la victime de ceux dont elle faisait partie avant! Elle met du temps à s’accepter, trouve finalement du travail dans une nouvelle boite, dirigée par un Noir… raciste!
Depuis Tanguy en 2001, le réalisateur Etienne Chatilliez peine à donner un second souffle à ses comédies, autrefois mordantes et vraiment drôles. On se souvient tous de La vie est un long fleuve tranquille et surtout du mémorable Tatie Danielle. Son esprit caustique aurait pu faire mouche avec ce sujet (attractif sur le papier) d’une femme blanche raciste devenant elle même noire, mais son récit patine, semblant ne pas trouver au delà de sa bonne idée de départ de véritables arguments tenaces pour faire rire. Les clichés abondent et surtout la comédie reste tout le temps conventionnelle, comme en panne de carburant. Certes, quelques séquences font sourire et amuse dans la première partie, mais globalement le scénario déçoit sur la durée. En voulant dénoncer le racisme avec trop de raccourcis, Chatilliez se prend un peu les pieds dans le tapis.
Mais ne noircissons pas (!!) trop le tableau non plus, le film possède deux qualités non négligeables. La première est d’offrir quelques chansons et numéros dansés venant égayer des séquences moyennes, et leur enlever de leur lourdeur. La seconde revient à son actrice, Valérie Lemercier. Dans le rôle titre, elle se démène autant qu’elle peut et unique en son genre, elle parvient à sauver l’ensemble, par sa folie, son immense talent et heureusement qu’elle est là! Dans des seconds rôles moins bien écrits, Isabelle Nanty et Jean Rochefort tirent aussi leur épingle du jeu. La dernière partie est de loin la plus faible, avec un retournement du processus (cette fois c’est le racisme anti Blanc qui est visé), avec une pseudo histoire d’amour prétexte entre l’héroïne et son patron noir. Cette pirouette est laborieuse hélas. A voir à la rigueur pour passer un moment, en attendant le retour en meilleur forme de Chatilliez…
ANNEE DE PRODUCTION 2008.
