Richard Sherman, mari et père de famille modèle, se retrouve seul à l’occasion des vacances. C’est l’été à New York, une canicule insupportable et le voici troublé par sa charmante voisine: une blonde pulpeuse ne mesurant pas l’effet de l’oscillation de ses hanches sur l’esprit des hommes. Richard peut il rester de marbre ou céder au démon de midi??
Le génial Billy Wilder porte à l’écran une célèbre pièce de George Axelrod, jouée longtemps à Broadway, pour accoucher d’une des comédies américaines les plus réputées de la décennie 50. Il faut dire que le réalisateur use de tout son talent de conteur pour « parfaire » le texte original et faire du sujet de l’adultère un thème comique, puisque le héros principal (un homme marié tenté de séduire et de craquer pour sa jolie voisine) s’imagine dans des situations où c’est lui qui est la proie des femmes et non l’inverse. L’humour se retrouve autant dans les réparties que dans la façon dont Wilder mène sa mise en scène: rythmée, alerte, réjouissante et évitant le simple théâtre filmé. Grâce à l’utilisation du Cinémascope, les cadrages larges donnent une liberté de mouvements aux acteurs, une sensation de vie bouillonnante se joue sous nos yeux. Wilder s’amuse également à pasticher quelques séquences fameuses du 7e Art dans l’imagination débordante du personnage, tenaillé par sa libido en folie, notamment Tant qu’il y aura des hommes. Sept ans de réflexion demeure inoubliable pour sa désopilante critique du « mâle américain moyen » luttant contre ses désirs, tout en essayant de respecter la morale et la stabilité de son couple. La comédie contient des passages délicieux et bénéficie de la présence rafraichissante de LA star par excellence: Marilyn Monroe bien sûr.
Marilyn, divine quoiqu’elle fasse ici ( faire chuter son plant de tomates par le balcon, déambuler avec sa bouteille de champagne, se laisser envouter sur les notes d’un morceau de Rachmaninov, mettre ses sous vêtements au réfrigérateur, faire une publicité pour un dentifrice, etc…) et fine comédienne, au tempo parfait pour déclencher des rires. Bien normal qu’elle éblouisse totalement son partenaire, le peu sexy Tom Ewell, dont la drôlerie réside essentiellement dans son air ahuri et qui ne gagnera sa popularité que pour cet unique rôle. Billy Wilder retrouvera Marilyn pour Certains l’aiment chaud, sans doute globalement plus brillant, toutefois cette fantaisie sucrée, où les robes se soulèvent au dessus des bouches de métro, a durablement imprimé l’inconscient collectif.
ANNEE DE PRODUCTION 1955.