AMES PERDUES

Tino vient étudier la peinture à Venise. Il est reçu chez son oncle Fabio. Avec son épouse Elisa, ce dernier vit dans un palais autrefois magnifique, et maintenant laissé un peu à l’abandon. Fabio est un homme étrange qui traite sa femme avec un mépris glacé. Alerté par des bruits suspects dans les étages, Tino apprend que la demeure compte un autre occupant: le frère de Fabio, un ancien professeur, devenu fou, vivant reclus dans sa chambre…

Dino Risi, excellent réalisateur italien et maître de la comédie en son pays, change complètement de registre avec ces Ames Perdues. Situant l’action dans une Venise toujours aussi photogénique, il compose un récit étrange qu’il est bien difficile de catégoriser, oscillant entre le genre dramatique et le quasi fantastique, avec son ambiance décadente et son décor poussiéreux, on pourrait presque s’attendre à voir surgir des fantômes malfaisants. Dans ce palais vit un couple tout aussi singulier, aux rapports peu cordiaux et entretenant un lourd secret, que l’on ne découvrira bien sûr qu’en fin de course. Risi sait installer un mystère opaque, filme la ville d’eau comme un piège qui se referme sur le jeune héros, et fait de la maison un personnage à part entière. Plus dans le style d’un conte horrifique, l’intrigue navigue entre réalisme et psychologie, baignant dans une atmosphère mortifère assez déplaisante. Il n’hésite pas non plus à montrer Venise comme une ville pourrissante et victime des ravages du temps, ce qui fera écho au dénouement que nous tairons ici.

Déjà avec Parfum de Femme, Risi avait offert à Vittorio Gassman un beau rôle dramatique fort, là il le réemploie dans un registre plus « inquiétant », en tout cas plus sombre et il livre une performance fameuse. Sa partenaire Catherine Deneuve, intrigue dans sa composition d’épouse rabrouée et au comportement insaisissable. Par contre, la faiblesse du film vient du personnage principal, joué par le jeune Danilo Mattei, un acteur assez falot qui ne parvient pas à nous passionner (qui plus est dans son rôle d’une passivité énervante). Au fil des séquences, l’obstination de Risi pour entretenir le secret finit par lasser un peu, et lorsque le final arrive, notre satisfaction ne se trouve qu’à moitié comblée. Reste des images envoûtantes qu’il serait injuste de ne pas admirer…

ANNEE DE PRODUCTION 1977.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Bien étrange opus de Risi, drame décadent sur un couple aux confins de la folie. Gassman très bon, Deneuve un peu absente.

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