Amityville, 13 novembre 1974. Dans une maison bourgeoise, un jeune homme massacre ses parents, ses frères et ses soeurs, dans un état de démence. Un an plus tard, la maison est mise en vente et achetée à un prix modique par la Famille Lutz: un joli couple et leurs trois enfants. Dès leur installation, des phénomènes étranges commencent à perturber la « quiétude » apparente du lieu…
Bien avant les trop nombreux Poltergeist, Insidious, Paranormal Activity , un très grand film d’horreur prenant pour thème principal une maison hantée est devenu un classique indémodable immédiat et il s’agit bel et bien d’Amityville. Réalisé par Stuart Rosenberg, un vétéran d’Hollywood peu habitué à ce genre là, adapté d’un best seller, et lui même issu d’un véritable fait divers, ayant effrayé les environs d’un joli quartier du New Jersey, ce récit d’épouvante a marqué les esprits à la fin des années 70 et garde son incontestable pouvoir de fascination. Une sourde angoisse tenace traverse chaque séquence, accentuée par une petite musique inoubliable faite de voix enfantines (merci au compositeur Lalo Schifrin), l’aspect d’abord « sympathique » de cette maison vire bientôt au glauque, avec ses fenêtres dominantes ressemblant à des yeux maléfiques. L’approche psychologique de la terreur demeure la réussite la plus éclatante du film, et en évitant les scènes trop gores, il parvient à créer un effroi réel et ancré en chacun de nous. Rosenberg peaufine son ambiance, et raconte au passage la dégradation complète de la cellule familiale.
Les événements surnaturels surviennent peu à peu (portes qui claquent, mouches envahissantes, chaudière en fonction et pourtant un froid glacial, tentative d’effraction de l’intérieur, etc…) tandis que le personnage principal change de comportement de façon inquiétante. Le casting réunit James Brolin (au visage impressionnant) et Margot Kidder (la fiancée de Superman), et dans le rôle du Père Delaney, flairant la présence du démon dès le début, on retrouve Rod Steiger, un grand acteur notamment vu dans Sur les quais. Techniquement, Amityville tient la route tout du long, et son final plutôt traumatisant avec une fameuse séquence de sang suitant des murs de cette maison maudite reste une idée majeure de mise en scène. Pour toutes ces raisons, quarante après, il reste LA référence absolue du genre. En comparaison, ses suites et autres pâles copies peuvent largement être négligées.
ANNEE DE PRODUCTION 1979.