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BONJOUR TRISTESSE

Raymond est un play boy veuf, séduisant, immensément riche, et son sport favori est la chasse à… la femme, si possible jeune et belle. Sa fille, Cécile, 17 ans, est sa complice active et l’accompagne partout dans cette vie dissolue: elle approuve les nouvelles conquêtes de son père… jusqu’à l’arrivée d’une prétendante plus âgée, plus mûre et bien décidée à se faire épouser: l’américaine Anne…

Tout premier roman mondialement consacré de Françoise Sagan, devenue ensuite un véritable phénomène littéraire, Bonjour Tristesse ne fut curieusement pas adapté par un cinéaste français, car c’est Otto Preminger et des capitaux américains qui obtinrent les droits en premier. Comme dans le livre, l’histoire décrit le mal être d’une adolescente au seuil de l’âge adulte, menant une existence « futile » auprès d’un père totalement désintéressé par son éducation, et qui va voir cet « équilibre » menacé par une femme, souhaitant mettre la bague au doigt à ce dernier. Cécile, la toute jeune héroïne, inconséquente, gâtée et surtout sans scrupules va fomenter une machination pour faire échouer le mariage. Ce qui importe à Preminger dans ce récit, c’est la tragédie se dessinant au fil d’une intrigue au départ « anodine », la façon dont il dissèque la psychologie de ces êtres rongés par la vacuité, la jalousie, les faux semblants. Le réalisateur de Laura alterne les scènes en couleurs pour signifier les « jours heureux » et le noir et blanc (superbe) du « temps d’après », lorsque les remords ont pris toute la place. Le scénario, en apparence superficiel, laisse poindre une sourde mélancolie (accentuée par la chanson de Juliette Gréco portant le même titre que le film), montre le passage douloureux de l’immaturité à la lucidité de cette jeune fille baignant dans un monde complètement désincarné, où elle ne sait jamais vraiment qui elle est. Les belles toilettes, les couleurs éclatantes et le soleil de St Tropez n’étant là que pour faussement nous aveugler.

Preminger avait découvert un an auparavant pour Sainte Jeanne la petite actrice américaine Jean Seberg, l’avait modelé « à sa manière » et la redirige ici pour la seconde fois. La fascination qu’exerce encore le film aujourd’hui s’explique  beaucoup par sa présence, mutine et exquise, maitrisant également mieux les nuances de son jeu. Face à elle, deux stars hollywoodiennes aguerries: David Niven en père amoral et Deborah Kerr, droite comme un I, déployant ses capacités dramatiques avec toute sa science du métier. Preminger n’a pas cherché à dénaturer le roman et trahir Sagan, c’est à la fois une qualité et un défaut car du coup, sa vision personnelle ne saute pas aux yeux. Reste que la fin de l’innocence et les fêlures profondes de cette adolescente nous sont restituées avec émotion, tout en dressant une peinture amère du spleen et surtout de la culpabilité.

ANNEE DE PRODUCTION 1958.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Une assez belle adaptation du roman de Sagan: Preminger y décrit le mal être adolescent avec acuité et confie surtout un beau rôle à Jean Seberg, solaire et sombre à la fois.

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Une assez belle adaptation du roman de Sagan: Preminger y décrit le mal être adolescent avec acuité et confie surtout un beau rôle à Jean Seberg, solaire et sombre à la fois. BONJOUR TRISTESSE