Victor Meynard est un tueur à gages vieillissant qui vit sous l’autorité d’une mère abusive. Un jeune garçon plein de bonne volonté et une jolie voleuse de tableaux font irruption dans cette vie trop bien ordonnée. Le premier devient son apprenti, la seconde passe de cible potentielle à amoureuse possible…
Pierre Salvadori, cinéaste français prolifique depuis près de trois décennies, avait débuté sa carrière de metteur en scène par ce film joliment troussé. Une comédie au ton original, à l’écriture habile, et donnant lieu à un scénario aussi saugrenu que réjouissant. Il y a un peu du Bertrand Blier de Buffet Froid dans la façon de conduire le récit aux frontières du surréalisme. L’absurde de certaines situations provoque des rires et beaucoup d’amusement. Le charme opère même si l’on peut regretter quelques baisses de rythme dans la seconde partie du film. Salvadori a fait appel à un trio d’acteurs tout à fait formidable et qui sont au top de leur forme et de leur talent.
Ce trio est composé de Guillaume Depardieu en jeune apprenti maladroit mais attachant, de la regrettée Marie Trintignant, incarnant avec un bel élan la jeune kleptomane d’abord prise pour cible avant d’être séduite, et surtout de Jean Rochefort, incomparable en tueur à gages maniaque, asexué et très distingué. Leurs joutes verbales et répliques fusent pour notre plus grand plaisir. On ne peut s’empêcher d’avoir le coeur serré à revoir ces trois personnalités disparues trop tôt, se délecter à nous offrir un divertissement joyeux. Un premier film prometteur et depuis Pierre Salvadori a su confirmer nos attentes avec, entre autres, Après vous , Hors de prix , et plus récemment l’hilarant En liberté! Sa façon d’instiller une bonne dose de tendresse dans la comédie en fait un réalisateur décidément à part.
ANNEE DE PRODUCTION 1993.