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DERRIERE LE MIROIR

A la suite de plusieurs malaises, Ed Avery entre à l’hôpital pour y subir des examens. Les médecins diagnostiquent une maladie artérielle mortelle et proposent à Ed un nouveau traitement: la cortisone. Si au début les résultats semblent encourageants, des effets secondaires commencent à affecter son comportement. Il passe d’exalté à carrément psychotique, devenant même une menace pour sa femme et son jeune fils…

Cinéaste très intéressant et un peu à part dans le système hollywoodien, Nicholas Ray a toujours tenté de traiter des sujets forts qui le touchaient personnellement, à l’instar du Violent, un de ses chefs d’oeuvres. Intrigué par le problème de plus en plus rendu public de l’addiction à certains médicaments, il établit un script autour de ce thème douloureux pour mettre en chantier ce drame poignant qu’est Derrière le Miroir. Tout à la fois critique de l' »American Way of Life » qui voulait que la bonne famille traditionnelle américaine corresponde à un schéma prédéfini et dénonciation des méfaits de l’automédication, son film décrit la descente en enfer d’un professeur sans histoires se démenant pour apporter une stabilité financière et une sécurité à son épouse et son enfant (au point d’exercer un second métier pour gagner plus) et qui tombe gravement malade. La médecine lui prescrit un traitement censé régler ses douleurs et le plonge dans un cauchemar encore plus grand: celui d’une psychose causée par les effets secondaires. Avec une mise en scène précise et implacable, Ray montre le dérèglement progressif d’une personnalité, d’un état mental se délabrant dangereusement et versant dans une violence psychologique inquiétante. Le film sous entend clairement qu’outre la surdose médicamenteuse, c’est aussi l’existence formatée et « terne » de son protagoniste qui finit par le rendre « fou ». La façade se craquelle, les certitudes s’effritent, la révolte silencieuse gronde enfin dans une explosion de rage.

Derrière le miroir bénéficie à la production et à l’interprétation du jeu habité de James Mason, fabuleux acteur incarnant merveilleusement les différents changements d’états de son personnage, sans tomber dans les outrances. A ses côtés, la comédienne Barbara Rush trouve son rôle le plus connu en épouse désemparée et tentant de rester calme face aux ravages de la maladie. Attiré par les protagonistes « borderline » (l’étant lui même), Nicholas Ray s’investit totalement dans le propos et sort du cadre réconfortant des oeuvres de studio habituelles. Tout au plus, cède t’il à une happy end assez artificielle, pour donner l’impression que l’optimisme est de rigueur. Mais faut il s’y fier réellement?

ANNEE DE PRODUCTION 1956.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un drame terrible sur l'addiction médicamenteuse révélant le malaise d'un homme engoncé dans ses principes moraux. Nicholas Ray admirable conteur et James Mason dans un de ses rôles les plus complexes.

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