Jean Pierre, manager d’équipe de foot, est doublement dans la mouise. Sa petite amie le délaisse, le croyant infidèle, et côté boulot, les ennuis s’accumulent avec des joueurs blessés avant un match décisif. Une amie lui demande de garder son labrador, Didier, le temps de quelques jours. Mais un matin, le chien a pris apparence humaine… du moins juste en apparences, car il n’a rien perdu de ses réflexes canins! Jean Pierre va y voir là une occasion de régler un épineux problème…
Pour sa toute première réalisation, l’ex Nul Alain Chabat a imaginé une histoire tout à fait invraisemblable, au scénario gros comme une maison (un chien devient sans aucune explication un homme), et qui pourtant fonctionne de bout en bout. Le postulat de départ accepté, la comédie déroule des séquences drôles, enjouées, et à la limite du surréalisme. Le film est bourré d’inventions, d’idées folles et qui auraient pu vite tourner à vide, mais la sympathie et la bonne humeur l’emportent. Chabat s’autorise aussi au passage quelques piques bien senties contre le racisme bête et méchant, l’homophobie, ou le sexisme, bref des thèmes encore furieusement d’actualité aujourd’hui. Produit par Claude Berri, le pari de faire rire avec ce chien transformé en homme s’avère gagnant, grâce également à son duo d’acteurs très bien assorti.
En effet, la rencontre du regretté Jean Pierre Bacri et de Chabat lui même (tant qu’à faire, il s’est donné le rôle du clébard!) marche à merveille, tant leur entente et leur connivence est palpable à l’écran. Alain Chabat joue avec subtilité les tics d’un véritable toutou tout fou, obsédé par le besoin de « sentir le cul ». Des répliques devenues cultes parcourent ce script qu’il fallait vraiment oser écrire et tourner. Quelques participations féminines prestigieuses ajoutent un bonus appréciable au résultat: Chantal Lauby, Josiane Balasko et Caroline Cellier. Et la partie de foot disputée au Parc des Princes provoque une franche hilarité. Une comédie française farfelue, mais qui a du chien! Et qui a obtenu le César de la meilleure première oeuvre.
ANNEE DE PRODUCTION 1997.
