EASTERN BOYS

Ils viennent de toute l’Europe de l’Est, de Russie, d’Ukraine, de Moldavie et passent leurs journées à errer près de la gare du Nord. Ces jeunes hommes se prostituent souvent pour presque rien. Lorsque Daniel, la cinquantaine, homme discret, traverse un jour les couloirs de la gare et repère Marek, tout jeune ukrainien, il est loin de se douter à quel point cette rencontre va changer sa vie. Il lui parle et finit par lui donner son adresse pour un rendez vous le lendemain.

Après un premier long remarqué, Les Revenants, Robin Campillo s’attache à décrire dans son scénario à la condition complexe de ces sans papiers, subsistant avec trois fois rien, pratiquant une prostitution masculine à l’abord des gares, pour survivre tout simplement. Mais il intègre surtout à son histoire une intrigue amoureuse (d’abord tarifée) entre un quinquagénaire et un tout jeune ukrainien, pour lequel il va bouleverser son existence, bien décidé à s’occuper de lui. Mais cette relation ne peut être de tout repos, puisque la bande d’amis du sans papier n’accepte pas qu’un des leurs vive son homosexualité et surtout qu’il accède à une meilleure qualité de vie. Dès lors, une tension s’installe, bien menée par Campillo, comme si un danger restait tapi dans l’ombre constamment. La mise en scène, maitrisée et très proche des visages de ces protagonistes, est pour beaucoup dans la réussite du métrage, dans une économie de dialogues appréciable, nous permettant de ressentir les sentiments éprouvés. Campillo filme le sexe d’une manière à la fois sans tabous et sans verser non plus dans la nudité facile (on ne voit quasiment aucun plan de sexe ou de fesses, ce qui est un fait rare dans le cinéma gay).

La petite faiblesse du film vient certainement de sa durée: le rythme aurait gagné en fluidité avec un bon quart d’heure de moins, ou bien Campillo aurait pu réviser certaines séquences au montage (notamment celle trop longue de « la fête sauvage » du début). Si les jeunes acteurs (russes pour la plupart) ont une authenticité et un aspect « brute » très naturel, on retient surtout la belle interprétation d’Olivier Rabourdin. Eastern Boys peut se voir tout à fait comme un film politique, un poème d’amour tragique, et une leçon d’humanité prometteuse. Campillo a confirmé ses capacités, trois ans plus tard, avec le choc de 120 Battements par minute. 

ANNEE DE PRODUCTION 2014.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Drame amoureux sur fond politique. Campillo confirme son talent avec ce second film.

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