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ELISA, MON AMOUR

Luis vit seul dans une masure depuis qu’il a abandonné sa famille il y a vingt ans. Un jour, sa fille Elisa vient lui rendre visite. Au fil des conversations, Elisa se rapproche de ce père qu’elle avait oublié. Mais la maladie dont Luis est atteint vient assombrir ces retrouvailles.

Après son étude précise sur les traumatismes du Franquisme vécue par une petite fille dans une famille espagnole (Cria Cuervos), Carlos Saura ne savoura pas longtemps son immense succès mondial et enchaina très vite avec un nouveau long métrage, tout aussi ambitieux. Situant cette fois son intrigue dans une maison de campagne isolée dans laquelle vit un vieil homme, père de deux filles qu’il a cessé d’élever alors qu’elles étaient encore jeunes, Elisa Mon Amour se concentre sur les retrouvailles émouvantes et intenses entre ce papa « défaillant » et une de ses filles, alors en pleine crise conjugale. De confessions en confidences, de silences en échanges de regards, ces deux là retissent le lien interrompu dans un récit sensible que Saura agrémente d’onirisme pour mieux mêler le passé au présent. Un petit quelque chose d’insidieux ressemble à du Bergman, la cruauté en moins, l’âpreté des sentiments y étant plus atténuée par une pudeur commune à ces deux êtres, unis dans leur solitude. Nous n’assistons pas à un grand déballage familial pesant, ni à des règlements de compte hystériques, l’espagnol garde une réserve appréciable de non dits que le spectateur peut interpréter comme bon lui semble.

Sur les deux heures de projection, l’intérêt accuse une légère baisse en cours de route, Saura étirant parfois un peu trop ses séquences. Le film brille également par la présence de son duo extraordinaire. Fernando Rey, beaucoup vu chez Bunûel, compose un personnage très touchant de père épris d’écriture et avide de souvenirs. Il gagna un Prix du Meilleur comédien à Cannes. Quant à Géraldine Chaplin, muse de Saura au cours de la décennie 70, elle est ici parfaite, nette, passant du rire aux larmes, du désespoir à la gaieté triste avec un naturel confondant. Pour eux, Elisa Mon Amour présente une excellente occasion de se replonger dans l’oeuvre remarquable du cinéaste hispanique, d’ailleurs toujours vivant.

ANNEE DE PRODUCTION 1977.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Une très sensible oeuvre sur le rapport père/fille, mise en valeur par Saura, en pleine maitrise de son art. Seules quelques longueurs sont à déplorer. Le duo Rey/Chaplin fait des miracles!

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