ETE 85

Au Tréport, durant l’été 85. Alexis, un adolescent de seize ans, timide et introverti fait la connaissance de David, dix huit ans, charmeur, fonceur. Une relation amicale, puis amoureuse s’établit entre les deux garçons. Les premiers émois de l’un vont se heurter à l’inconséquence de l’autre et déboucher sur un drame, après quelques semaines d’une belle harmonie hélas illusoire…

Pour son 19e long métrage, François Ozon choisit d’adapter le roman Dance on my grave d’Aidan Chambers qui l’avait marqué, étant plus jeune, et nous plongeant dans la nostalgie des années 80. Le récit s’articule le temps d’un été et autour de cette rencontre entre deux ados qui va passer de l’idylle au tragique, décrivant  les premières fois, l’admiration aveugle de l’un pour l’autre, et même le travestissement… Tous ces thèmes chers à Ozon et qu’il explore ici avec son habituel amour des comédiens. Il a choisi deux inconnus Felix Lefebvre et Benjamin Voisin, incarnant ces personnages de façon remarquable, face à d’autres comédiens aguerris tels que Melvil Poupaud, Valeria Bruni Tedeschi et Isabelle Nanty qui jouent deux mères, à l’opposé l’une de l’autre, et sont extraordinaires. Les corps incandescents et brûlants de désir masquent la cruauté des illusions amoureuses et le cinéaste le saisit parfaitement, prévenant dés le prologue par l’utilisation d’une voix off que le temps du bonheur sera court.

Ce très beau film aux allures rétro, dans lequel on prend des coups de soleil et des coups aux coeurs, rend un vibrant hommage à un autre film culte du même type La Boum lors d’une séquence de discothèque, égrenant au passage quelques tubes tant aimés de cette époque, sur une BO allant de Jeanne Mas à The Cure. Il y a aussi un côté roman photo de vacances assumé et un hommage discret au cinéma de Rohmer, ce qui n’est pas déplaisant au contraire. Après plus de vingt ans de carrière, Ozon accouche là d’une oeuvre pudique ressemblant presque à un tout premier film, et paradoxalement sa réflexion sur les amours adolescentes se montre très adulte, à la limite du désenchantement. Bien que solaire, cet Eté 85 n’en est pas moins tourmenté, comme dans toute histoire romanesque, le goût fugace des belles choses va se teinter d’amertume.

ANNEE DE PRODUCTION 2020

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Très beau Ozon , lumineux et grave à la fois.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Très beau Ozon , lumineux et grave à la fois. ETE 85