FEMMES

Dans un institut de beauté, les conversations entre femmes portent sur les hommes: ceux qu’on aime, ceux qui mentent, ceux à qui l’on pardonne, etc… Les médisances et les calomnies conduisent Mary Haynes, l’une d’entre elles, à demander un peu trop vite le divorce, après avoir appris que son mari Stephen la trompe avec la fatale Crystal…

Cinéaste spécialisé de la gent féminine, lui qui fit tourner les plus grandes actrices d’Hollywood, George Cukor était tout naturellement indiqué pour adapter la pièce homonyme de Clare Boothe Luce. Sur la base d’un scénario aux dialogues crépitants, Femmes est une réjouissante comédie qui a pour particularité d’être constitué d’un casting entièrement féminin. On ne fait que parler des hommes, mais on n’en voit aucun durant les 2H10 du métrage! Et ces demoiselles s’en donnent à coeur joie et à tue tête: elles médisent, déblatèrent ragots et rumeurs, écornent les comportements de leurs amants ou maris infidèles, bref parlent parlent parlent… Le film va à un rythme endiablé, distillant un charme encore vivace aujourd’hui, même si Anita Loos (la scénariste) a quelque peu modifié la teneur de certaines répliques originelles, trop « osées et scandaleuses » pour une grosse production de studio. La superficialité de ces amitiés entre femmes, souvent hypocrites, quelque fois sincères, ne veut jamais se prendre au sérieux, comme lors du long passage à Reno, la ville où l’on divorce à tour de bras, sans même se donner le temps de la réflexion. Femmes étrille les mesquineries des copines entre elles, leur mauvaise foi aussi et bien sûr leur extrême sensibilité enfouie sous une tonne d’orgueil. A noter une séquence étonnante, toute en Technicolor, d’environ huit minutes, où Cukor filme un défilé de haute couture très classe, comme pour rappeler que la femme, c’est aussi l’élégance incarnée quand elle s’apprête à séduire!

Evidemment, la trame narrative ne réserve pas de grands enjeux, tout cela reste léger (même si ça et là, des vérités pas si bêtes sont énoncées sur les rapports amoureux). Tout repose sur une distribution d’actrices aussi opposées que possible et se donnant la réplique avec une joie non dissimulée: les deux rivales de la MGM, la timide et un peu terne Norma Shearer incarne l’héroïne trompée face à l’explosive Joan Crawford, bien sûr dans le rôle de la mante religieuse voleuse de mari. Les autres ne manquent pas de bagout: la pétulante Rosalind Russell fait un numéro parfois exaspérant de commère, Paulette Goddard nous sert une fort charmante prestation, tandis que Joan Fontaine affirme sa délicatesse avant sa consécration chez Hitchcock. Sans compter toutes les autres, pas connues, mais bel et bien présentes! Ni misogyne, ni féministe, Femmes enterre bien des comédies d’aujourd’hui par sa modernité surprenante.

ANNEE DE PRODUCTION 1939.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Cukor orchestre cette comédie enjouée avec un défilé de stars et un scénario réjouissant, résistant au temps qui passe. Du très bon cinéma américain.

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