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FERMER LES YEUX

Julio Arenas, un acteur célèbre, disparait au cours d’un tournage de film. Son corps n’est jamais retrouvé et la police conclut à un accident. Vingt deux ans plus tard, une émission de télévision consacre une enquête à cette affaire irrésolue et sollicite le témoignage de Miguel Caray, son meilleur ami et dernier réalisateur. En se rendant à Madrid, Miguel replonge dans son passé et retrouve les personnes qui ont connu Julio…

Le tout premier film du cinéaste espagnol Victor Erice fut un coup de maitre à sa sortie en 1973: L’Esprit de la Ruche. Cet ancien théoricien du cinéma se fit ensuite très rare puisqu’en cinquante ans, il ne réalisa que… quatre films!! Son retour créa donc une onde de choc encore plus grande l’an passé à la sortie de ce Fermer les Yeux. Proposant un récit passionnant qui brasse des thèmes aussi importants que le deuil, le vieillissement, la réparation et surtout la mémoire, ce film impose son tempo particulier, prenant tout son temps pour installer son histoire d’enquête tournant autour d’une disparition inexpliquée. Le vétéran ibérique se penche sur l’identité, la force des images, la quête existentielle et trace une route émouvante vers la vérité d’un être, voire de plusieurs. Frisant le mélo sans y céder, il préfère tisser un drame pudique, sans pathos inutile, où chaque séquence semble pensée au détail près, et où le passé ressurgit à mesure que le personnage principal remue le présent. Tenant à dresser un constat mélancolique sur le cinéma d’antan, Erice n’oppose pas pour autant la magie figée sur les pellicules anciennes à celles d’un numérique quelque peu « déshumanisé », pourtant sa nostalgie est perceptible de manière bouleversante. Jouant malicieusement avec l’effet « film dans le film », Fermer les Yeux nous les ouvre bel et bien pendant les 2H45 de sa projection, par un sens du récit et du rythme impressionnants.

Les émotions naissent aussi par le biais des interprètes et Manolo Solo, un des comédiens espagnols les plus remarquables (Le Labyrinthe de Pan, La Isla Minima, El Buen Patron) émerveille par sa retenue et son intensité, tandis que nous avons le plaisir immense de retrouver Ana Torrent, l’inoubliable enfant de Cria Cuervos et qu’Erice avait déjà employée dans L’Esprit de la Ruche. Comme s’il bouclait une boucle. Enfin, José Coronado, moins connu chez nous, nous éblouit par son regard et sa présence si vibrante. Les sensations retrouvées, la conscience réveillée, les souvenirs éclatants du temps d’avant font du dernier quart d’heure une ode sublime au cinéma, à ses vertus et ses miracles. Ce très beau film nous invite surtout à se laisser porter, à n’opposer aucune résistance.

ANNEE DE PRODUCTION 2023.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

On tutoie les étoiles avec ce grand film du très rare Victor Erice. Récit très émouvant, réalisation posée et puissante. Et le casting est un sans fautes!

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