HARKA

Ali, jeune tunisien rêvant d’une vie meilleure, mène une existence solitaire, en vendant de l’essence de contrebande au marché noir. A la mort de son père, il doit s’occuper de ses deux soeurs cadettes, livrées à elle mêmes dans une maison dont elles doivent être bientôt expulsées. Ali s’éveille peu à peu à la colère et à la révolte…

Le cinéma tunisien sort du bois avec ce beau film signé Lotfy Nathan, un réalisateur révélé en Mai dernier à Cannes, puisqu’il a été présenté à la section Un Certain Regard. S’inspirant d’un fait divers atroce survenu en 2010 dans son pays (un vendeur ambulant s’est immolé, ce suicide fut l’un des catalyseurs du Printemps Arabe), Nathan tisse la chronique désabusée d’un peuple soumis à un gouvernement corrompu et surtout fait le portrait d’un homme seul, animé d’une colère de plus en plus grandissante contre les injustices qu’il doit subir. Ali lutte pour sa survie et sa dignité, tout en essayant de sauver sa famille de l’expulsion et de la misère, quitte à travailler dans des conditions illégales et dangereuses. Avec des accents de thriller social, Harka (signifiant littéralement Brûler) fait un inventaire un peu désespérant du quotidien de cet homme aculé à l’irréparable par une administration sourde à ses requêtes et à une police aux méthodes inhumaines. Evoluant dans des paysages désertiques où le trafic d’essence a lieu, le film prend aussi des allures de western imparable, sauf qu’ici son protagoniste est un antihéros victime de sa destinée misérable et bouchée.

Pour un premier long métrage, Lotfy Nathan se débrouille fort bien à rendre sa mise en scène frappante, sans effets gratuits, et restant toujours au service de son histoire. L’acteur incarnant ce bougre humilié et au bout du rouleau s’appelle Adam Bessa et illumine de sa présence un scénario sans la moindre note d’espoir. La durée minimaliste du film (1H20) prouve aussi qu’il est n’est pas utile d’en rajouter des tonnes pour être efficace Le final, bouleversant, agit sur nous tel un uppercut en pleine gueule. Harka a décidément tout d’une excellente surprise.

ANNEE DE PRODUCTION 2022.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Dur et éprouvant, ce premier film de Lotfy Nathan est plus que prometteur. Adam Bessa charismatique et très bon acteur.

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