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LA BETE HUMAINE

Témoin d’un meurtre commis par Roubaud, chef de gare au Havre, Jacques Lantier, conducteur de locomotive, devient l’amant de Sévérine, la femme de l’assassin. Ce secret les rapproche et Sévérine incite Lantier à tuer Roubaud, qu’elle déteste. Mais Lantier souffre d’une lourde hérédité éthylique, ce qui lui cause des accès de violence inattendues…

Avant de s’embarquer dans l’aventure de son génial La Grande Illusion, son plus illustre film, Jean Renoir s’est attaqué à un « plus petit projet »: adapter un roman d’Emile Zola. Gardant l’esprit du livre tout en gommant son aspect naturaliste, Renoir signe là un drame passionnel où l’instinct dicte la conduite du personnage principal, allant jusqu’à effacer sa raison et exacerber ses pulsions. Ce film noir aux accents désespérés a été tourné dans une époque troublée: quelques mois avant la grande guerre de 39/45, une période propice au pessimisme le plus radical. Cette Bête Humaine en porte les stigmates et sent « la mort » dès ses premières images (magnifiques balais de trains lancés à toute vitesse sur des rails entre le Havre et Paris, comme pour signifier une inexorable destinée!!). Bien sûr, comme Zola l’avait souligné, Renoir garde l’idée de l’hérédité et de la fatalité pour « expliquer » les actes de ces protagonistes marqués par leur condition sociale et leur quotidien glauque. Seul l’amour entre Lantier et Sévérine pourrait constituer une once de clarté dans ce ténébreux tunnel, mais la narration ne fait pas dans le sentimentalisme niais.

Un scénario abrupt donne lieu à des séquences sombres, où l’enfer semble prendre toute la place! Situé dans le milieu des cheminots, le film ne se veut aucunement un reportage sur cette fonction, mais en fait un travail répétitif, usant, où les hommes souffrent de solitude, et Lantier est un conducteur de locomotives avide d’amour comme tout un chacun. Jean Gabin l’incarne avec ses tripes, se rappelant sûrement que ce fut un des premiers métiers qu’il désirait faire dans sa jeunesse. L’acteur est éblouissant, comme il le sera d’ailleurs à chaque fois qu’il est dirigé par Renoir. Face à lui, la jolie Simone Simon, trois ans avant son sacre américain de La Féline, interprète l’héroïne faussement innocente et « pousse au crime » malgré ses belles manières. Malgré (ou à cause) de sa noirceur avérée, une oeuvre magnifique qu’il faut à tout prix voir et revoir.

ANNEE DE PRODUCTION 1938.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un des sommets de l'oeuvre de Renoir: sombre et rugueux, ce drame amoureux est porté par un Gabin anthologique et Simone Simon, oubliée aujourd'hui.

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