LA BONNE EPOUSE

A la fin de l’année 1967, l histoire d’une Institution Catholique de jeunes filles destinées à devenir de « bonnes épouses », tenues de main de fer par Paulette Van Der Beck et son mari Robert, aidés par Gilberte (la belle soeur) restée vieille fille et de Soeur Marie Thérèse. Quand le pauvre mari décède soudainement, les trois femmes se retrouvent à gérer seules cette école ménagère consacrées aux bonnes moeurs, malgré de gros problèmes financiers. Paulette va retrouver son grand amour de jeunesse, en la personne du banquier, ce qui va opérer pour elle un changement radical.

Le réalisateur Martin Provost, connu pour des oeuvres marquantes comme Séraphine ou Sage Femme, se lance dans sa première comédie, en traitant d’un sujet bigrement d’actualité: la libération des femmes. A l’époque où le récit commence, cette émancipation était à peine pensable, la femme devait encore rendre des comptes à son mari, tenir le foyer, élever les enfants, et surtout ne pas faire preuve de trop d’indépendance. Bref, une épouse s’aliénait à un homme et devait en gros considérer sa vie comme « réglée », sans surprises. Ce constat méritait bien d’en faire un scénario, utilisant les clichés les plus éculés jusqu’à la caricature. Justement le ton comique est donné d’emblée et on sait qu’il s’agit de deuxième, voire de troisième degré. Les séquences s’enchaînent avec une énergie et un rythme réjouissants, offrant des répliques cocasses et légères et des situations à la tonalité foncièrement fantaisiste.

Tordre le cou aux préjugés est le but avoué de ce film pêchu, qui n’oublie pas d’être intelligent. Derrière les rires, le propos est quand même douloureux: constater que tant de jeunes femmes ont passé des années à ne se croire capable de rien, sinon de servir et d’obéir à la figure masculine, tout en demeurant fidèle, attentionnée et bonne cuisinière si possible! Avec une ironie fine et juste, Martin Provost rend un vibrant hommage à la gent féminine. Ses trois actrices survoltées et magnifiques sont pour beaucoup dans cette réussite: Juliette Binoche irrésistible directrice coincée, puis veuve et découvrant enfin la jouissance, Yolande Moreau une fois encore très drôle et Noémie Lvovski qui incarne une religieuse rigide avec brio. Le conte se termine à l’orée d’une autre Révolution, celle de Mai 68, et le combat de ces femmes pour leur liberté d’exister a quelque chose de touchant. D’autant que tout finit par des chansons et une bonne humeur très communicative.

ANNEE DE PRODUCTION 2020.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Comédie féministe assumée, actrices fort drôles.

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