Il y a des gens qui naissent « marqués » par la malchance: rien ne leur réussit et ils cumulent les catastrophes! C le cas de la jeune Marie qui finit par se faire kidnapper au Mexique par des truands locaux. Afin de la retrouver, son père richissime engage un détective de choc, Campana, assisté d’un certain François Perrin, un homme sympathique mais que la malchance accompagne partout tout le temps… Les deux hommes partent à la recherche de la jeune disparue…
Découvert en tant que réalisateur scénariste en 1976 avec Le Jouet, Francis Veber renoue avec sa verve comique intacte, cinq ans plus tard, avec ce second long métrage, reposant sur un argument loufoque: réunir deux personnalités aux antipodes et en faire un tandem déclenchant immanquablement le rire. L’un bourru, forte tête et fonceur, l’autre Monsieur Gaffe sur pattes, victime de la malchance chaque jour de sa vie et passablement casse pieds. Dans l’esprit du duo de L’Emmerdeur, La Chèvre joue sur ce tableau des deux types unis pour le meilleur et pour le pire, embarqués dans des situations rocambolesques que Veber a écrit au cordeau. Le récit est enlevé, les dialogues forts amusants, le rythme soutenu. La réalisation est pourtant assez quelconque, Veber n’inventant rien de très neuf avec sa caméra, son point fort réside d’abord dans la narration. Loin des mauvaises comédies françaises envahissant les écrans aujourd’hui, cette oeuvre sait distraire et provoquer les rires, sans avoir recours à une facilité désolante. Les acteurs y contribuent bien sûr grandement!
Francis Veber réunit pour la première fois Pierre Richard, parfait en ahuri total et au demeurant attachant, et Gérard Depardieu, colosse au coeur tendre et à la patience exemplaire, pour former ce tandem complice, se titillant tout au long du métrage. A noter que Depardieu incarne là un de ses premiers rôles de comédie pure, après avoir brillé dans des drames somptueux depuis son explosion au mitan des années 70. La Chèvre paraît sans doute moins ambitieux que les films futurs de Veber, cependant il demeure un des plus aimés du public et son carton populaire (quasi 7 millions d’entrées!) a donné suite à une collaboration renouvelée pour les deux acteurs et leur metteur en scène. Les Compères et Les Fugitifs marqueront leurs retrouvailles. Preuve qu’il y a des recettes gagnantes qu’il faut entretenir.
ANNEE DE PRODUCTION 1981.
