LA DEROBADE

Marie a 19 ans, s’ennuie ferme dans sa petite ville de banlieusarde sans avenir. Dans un café, elle rencontre Gérard, un beau brun frimeur et volubile. Aveuglée par l’amour, trop candide, Marie décide de quitter ses parents et son emploi de vendeuse pour aller vivre avec lui. Il se révèle très vite être un maquereau et la met sur le trottoir…

A l’origine, un ouvrage signé Jeanne Cordelier, sorti en 1976 et qui devint un best seller par sa description sans complaisance de la prostitution. En toute logique, le cinéma en tire une adaptation avec aux commandes un acteur réalisateur soucieux d’en faire une fiction proche du documentaire: Daniel Duval. Il nous plonge dans l’enfer du trottoir, l’engrenage que représente le « plus vieux métier du monde » pour sa jeune héroïne, une fille issue d’un milieu pauvre, naïve et qui tombe dans les griffes d’un souteneur, qu’elle pensait être l’homme de sa vie. Marie, c’est son nom, avant de devoir en changer pour pratiquer des dizaines de clients et finissant par s’appeler Sophie (une manière un peu illusoire de s’échapper de son identité propre). Subissant le milieu sordide des « macs », des fantasmes souvent dégradants des hommes, de l’argent facile, elle tente de se révolter en vain. Duval dresse un portrait féminin à la fois fragile et butée, résolue et perdue. La Dérobade décrit le quotidien des passes, de la violence de la rue, des coups au corps et au coeur, avec dureté et ne fait pas l’impasse sur le glauque. Avec une mise en scène à la limite de l’ascétisme, Duval voudrait éviter le sordide, mais comment le pourrait il vu le sujet frontal qu’il a à traiter? Ce n’est pas le petit air musical conduit par Vladimir Cosma, curieusement un peu trop « guilleret » qui peut suffire à supporter certaines séquences assez rudes à regarder!

Déplaisant en soi, La Dérobade nous agrippe pourtant par le bras et nous invite à suivre le calvaire de Marie par la merveilleuse implication de Miou Miou. L’actrice des Valseuses se fond dans la peau de cette paumée sous emprise et force l’admiration par sa volonté de reprendre la maitrise de sa vie et de ses désirs. Elle décrocha un César de la meilleure actrice qu’elle n’ira pas chercher. A ses côtés, des seconds rôles de poids comme Maria Schneider, Niels Arestrup, Jean Benguigui et bien sûr Daniel Duval lui même en maquereau autoritaire qui fait preuve par moments d’un peu d’humanité. Un film mal aimable qui reste un témoignage fort sur la prostitution féminine, même s’il est ancré dans son époque.

ANNEE DE PRODUCTION 1979.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Apre, sordide, l'adaptation du roman de Jeanne Cordelier donne vie à un film malaisant sur l'enfer de la prostitution. Duval s'en sort bien niveau réalisation. Miou MIou très forte dans un de ses meilleurs rôles.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Apre, sordide, l'adaptation du roman de Jeanne Cordelier donne vie à un film malaisant sur l'enfer de la prostitution. Duval s'en sort bien niveau réalisation. Miou MIou très forte dans un de ses meilleurs rôles. LA DEROBADE