LA FAUTE A VOLTAIRE

Jallel, jeune tunisien rêvant d’une vie meilleure, débarque à Paris avec l’espoir de tenter sa chance, de se faire une place. De rencontres en rencontres, de foyers en associations, il va cheminer dans la capitale, côtoyant des exclus, et faute de satisfaire ses désirs de fortune, découvre et partage la solidarité des déshérités.

Pour son baptême de réalisateur de cinéma, Abdelatif Kechiche, acteur de second plan jusque là, entreprend de tisser le portrait d’un jeune immigré tunisien, prêt à mener sa vie en France, tentant de braver les obstacles d’intégration, de rejet, et de racisme aussi. Montrant sous un jour réaliste la difficulté quotidienne de cet homme confiant, lucide et positif, le film aurait pu très vite sombrer dans un drame pesant, mais le talent de Kechiche est justement d’instiller de l’optimisme, de la gaieté permanentes dans son récit. C’est la vie qui prime avant tout, la force des rapports humains (dès son arrivée en foyer, le personnage de Jallel échange et se lie facilement avec la communauté présente), et bien sûr l’amour s’en mêle. Divisé en deux parties distinctes, La Faute à Voltaire bouillonne de générosité et de bienveillance et pour un premier long métrage, la maitrise imparable de la mise en scène annonce le grand cinéaste futur de La Vie d’Adèle. 

Pourtant, le film est loin d’être parfait, il est notamment un peu trop long à force de disgressions nombreuses et d’un montage maladroit, et il frise aussi la caricature en exposant avec complaisance ces délaissés de la société. Par exemple, le personnage de jeune fille nymphomane aux troubles psychiatriques que joue Elodie Bouchez est terriblement marqué et l’interprétation de l’actrice des Roseaux Sauvages n’est pas assez nuancée pour le rendre complètement attachant. En revanche, Sami Bouajila surprend déjà par sa présence toujours juste. L’autre très bonne surprise vient d’Aure Atika, étonnante dans un emploi de jeune femme abimée par une vie ratée. Le tonus et le fort désir de conteur du style Kechiche nous emporte en tout cas dans un mouvement humaniste contagieux.

ANNEE DE PRODUCTION 2000.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un conte social sans misérabilisme, tonique et plein d'humanité. Imparfait, ce premier cru Kechiche fait chaud au coeur.

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