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LA FILLE DU RER

Jeanne, la vingtaine, vit dans un pavillon de banlieue avec sa mère Louise. Toutes deux n’ont pas beaucoup de moyens et Jeanne cherche plus ou moins du travail en tant que secrétaire. Louise nourrit l’espoir de la faire engager chez Samuel Bleinstein, un avocat de renom, qu’elle a connu dans sa jeunesse. L’univers de Jeanne et de Bleinstein sont aux antipodes. La jeune femme va alors inventer un mensonge inouï pour attirer l’attention sur elle…

Le cinéaste André Téchiné s’empare d’un fait divers survenu en France en 2004 pour matière de ce long métrage: une jeune femme avait prétendu être la victime d’une bande d’individus l’ayant agressé dans le RER, parce qu’ils la croyaient juive. Les conséquences médiatiques et judiciaires de cette affaire furent lourdes et inexpliquées. Téchiné étudie l’avant « mensonge » pour déceler peut être une probable raison à cet acte, encombre son récit d’une romance entre l’héroïne et un jeune délinquant, effleure les rapports mère/fille, et au bout du compte ne fait que « constater » les faits (en les romançant pour les besoins de la fiction). Pour une rare fois, sa mise en scène paraît hésitante, donnant la sensation qu’il ne sait pas très bien par quel bout traiter cette histoire. Du point de vue politique, il évoque l’antisémitisme ambiant, les retombées désastreuses qu’un faux témoignage comme celui ci ont pu entrainer sur les véritables agressions. Le scénario est en outre affadi par cette histoire d’amour plaquée en plein milieu qui déséquilibre tout et qui en prime ne sert pas à grand chose. Même sur l’acharnement des médias à monter en épingle les dires mensongers de cette fille finalement paumée, Téchiné ne va pas au fond de son sujet.

DU côté de l’interprétation, la bonne prestation d’Emilie Dequenne sauve plus ou moins les meubles, tant elle incarne bien ce personnage déboussolée et en manque de reconnaissance, dépassée par sa pathologie. Auprès d’elle, la muse de toujours, Catherine Deneuve retrouve son réalisateur fétiche pour leur sixième collaboration et tient le rôle de la mère impuissante avec sobriété. Michel Blanc et Nicolas Duvauchelle complètent le casting, chacun relativement à leur place, respectivement d’avocat et de voyou. Sur sa globalité, La Fille du RER marque le pas dans une filmographie riche en oeuvres fortes et se place parmi les plus décevantes et mineures de son auteur.

ANNEE DE PRODUCTION 2009.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Téchiné fait dans le simple constat de fait divers sans rien expliquer ou dramatiser. D'où une déception de sa part à l'arrivée. Bonne distribution, surtout Emilie Dequenne. Un film mineur.

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