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LA JOURNEE DE LA JUPE

Professeure de français dans un collège sensible, Sonia Bergerac s’obstine à venir en cours en jupe, malgré la désapprobation de son principal, dépassé par la déliquescence de son établissement. Au bord de la dépression nerveuse, récemment quittée par son mari, elle vit de plus en plus mal sa difficulté à enseigner, la discrimination dont les filles sont victimes, comme le racisme de certains élèves…

Avant de passer à la mise en scène, Jean Paul Lilienfeld fut scénariste (et un bon, puisqu’il écrivit notamment L’été en Pente douce) et effectue un retour en force en 2009 avec cette production destinée au départ à n’être qu’un téléfilm Arte. Ce drame social met en évidence les carences d’un système éducatif au bout du rouleau, les dysfonctionnements quotidiens qui apparaissent face à la perte de repères d’élèves rebutés par l’autorité et peu respectueux du corps enseignant. Avec son propos fort et son traitement courageux, La Journée de la Jupe s’apparente presque à un thriller avec son huis clos tendu dans cette salle de classe dans laquelle une prof exaspérée par son sentiment d’échec vis à vis de ses collégiens, les prend en otage (au sens premier du terme) pour se faire enfin entendre, du moins écouter, pour dispenser un cours digne de ce nom et pour également tenter de les « éduquer ». Cherchant à combattre les idées reçues, le racisme ordinaire, le sexisme et la misogynie, elle pense pouvoir les cadrer en usant de violence et ainsi passer de « victime » à « bourreau » comme le souligne un des dialogues du film. Avec son récit énergique, non dénué d’humour malgré le sérieux de son sujet, le film entretient une tension constante, faisant basculer l’intrigue vers une tragédie inévitable. Lilienfeld instaure une authenticité réelle dans les rapports entre cette prof lasse et ses élèves indisciplinés, grâce à une mise en scène frappante de sincérité, même si elle ne s’embarrasse pas de nuances.

Pour incarner cette enseignante dépassée par sa révolte, il fallait une comédienne « extrême », ne craignant pas la radicalité dans son interprétation. Isabelle Adjani semblait toute indiquée, à plus forte raison pour retrouver un rôle digne de son talent, elle qui fut si rare sur les écrans durant de nombreuses années. Certes, elle apparait peu flattée physiquement, mais elle n’en est que plus crédible encore. Sa force de conviction lui valut de décrocher un cinquième César de la meilleure Actrice. Face à elle, Denis Podalydés joue le flic essayant de raisonner sa rage et de limiter la casse. A noter l’implication générale des jeunes comédiens (pour certains amateurs) embarqués dans cette oeuvre qu’il ne faut pas juste considérer comme réactionnaire, mais nécessaire pour peut être redonner le goût d’apprendre dans des conditions dignes et respectant la laïcité.

ANNEE DE PRODUCTION 2009.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un sujet aussi délicat que gonflé, une rage de chaque instant, une oeuvre destinée à la TV qui fit beaucoup parler. Comment continuer à instruire dans notre société actuelle? Isabelle Adjani dans un de ses rôles les plus puissants est extraordinaire.

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