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LA MAISON DU DIABLE

Pour poursuivre ses expériences de parapsychologie, le professeur Markway réunit un groupe de personnes dans un vieux manoir, Hill House, situé dans la banlieue de Boston. Cette demeure réputée hantée va les mettre en présence de phénomènes étranges, que perçoit encore plus fortement Eleanor, une jeune femme en proie à la dépression, qui vient de perdre sa mère malade. Elle prétend que la maison la retient en son antre…

Hill House, véritable héroïne de ce film, est une sinistre maison de type victorienne dans laquelle des événements atroces se sont produits au cours du siècle passé et elle devient plus qu’attrayante pour un prof étudiant les phénomènes paranormaux. Bien avant les fameux Amityville, Poltergeist, House ou Insidious (et des dizaines d’autres), le cinéma fantastique doit énormément à cet opus signé Robert Wise, le papa de West Side Story, ici en charge de raconter cette sombre histoire de maison hantée. Wise fut assez malin pour rester dans la suggestion la plus totale, ne montrant ni fantômes ni esprits, ne matérialisant rien, laissant l’imagination du spectateur errer dans les couloirs lugubres, les pièces inquiétantes, les recoins les plus effrayants. Jouant avec le registre habituel des effets « invisibles » percutants tels que les coups sur les murs, les portes qui grincent, les bruits non identifiés, La Maison du Diable, adaptation d’un roman de Shirley Jackson, marque à sa sortie un vrai choc, d’autant que Wise a refusé de céder aux producteurs désireux qu’il tourne en couleurs! Son noir et blanc et ses images hypnotiques ajoutent en effet un sentiment d’insécurité et de réalisme très bienvenu, allié à des cadrages obliques, des grands angles, une caméra tourbillonnante, sans parler du montage déroutant.

Au casting, deux actrices peu reconnues en tant que « star » mais dotées d’un jeu intéressant: Julie Harris et Claire Bloom (révélée dix ans plus tôt par Chaplin dans Limelight) se donnent la réplique face à un « second couteau » Richard Johnson, un comédien anglais qui aura une carrière en dents de scie. Avec un souci de crédibilité psychologique rare pour une oeuvre horrifique, Wise brouille les pistes en laissant penser que ces personnages sont peut être soit dérangés, perturbés ou carrément fous, et que leurs névroses sont décuplées en présence de probables esprits hantant les lieux. Le fantastique moderne démontre qu’il n’a nullement besoin de gros moyens techniques pour faire naitre une peur viscérale, un peu comme le faisait en son temps Maurice Tourneur (La Féline ne faisait que suggérer le danger et ça fonctionnait admirablement). Ce classique fut « refait » par deux fois, sans jamais parvenir à égaler ce résultat terrifiant.

ANNEE DE PRODUCTION 1963.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Oeuvre fondatrice du fantastique, jouant sur nos peurs primales et sur la suggestion, Wise met nos nerfs à rude épreuve. Le tout avec des moyens limités pour un résultat qui nous agrippe.

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