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LA RONDE DE L’AUBE

Pendant la Grande Dépression, lors d’un reportage à la Nouvelle Orléans, le journaliste Burke Devlin rencontre un fou d’aviation, Roger Shumman, héros de l’Escadrille Lafayette. Ce dernier est marié à Laverne qu’il aime mal, ainsi que son jeune fils Jack. Son mécanicien, Jiggs, est également amoureux de l’épouse…

Maitre absolu du mélodrame américain, Douglas Sirk en a réalisé parmi les plus beaux à Hollywood avec son style flamboyant et sa façon de dépeindre des personnages toujours au bord du précipice, entre la vie et la mort. Avec La Ronde de l’Aube, il abandonne les chatoyantes couleurs du Secret Magnifique et Tout ce que le ciel permet pour les troquer par un noir et blanc sec, accentuant ici une mise en scène de plus en plus dépouillée, tournée uniquement vers la psychologie de ses protagonistes. En adaptant un grand roman de William Faulkner Pylône, Sirk conte le destin de cet aviateur tête brulée, entrainant dans sa chute et son inconscience tous les êtres qui l’entourent: c’est une ronde de mort et de désespoir à laquelle on assiste dans cette réflexion amère sur l’alcoolisme, le doute et la perdition. Chaque personnage est victime de ses névroses, de son passé et de son incapacité à trouver le bonheur (le journaliste médiocre se perd dans l’alcool, la femme ne parvient pas à éveiller l’amour de son mari, le mécanicien vit son amour non réciproque en silence): le titre original les décrit parfaitement The Tarnished Angels, autrement dit Les Anges déchus. Evoluant tous dans une ambiance fiévreuse et morbide du carnaval sudiste, ils annoncent d’une certaine façon Les Désaxés de John Huston.

Un an avant, Sirk avait dirigé un trio majestueux pour jouer dans Ecrit sur du Vent, autre mélodrame magnifique, et le réutilise à nouveau avec succès. Si Robert Stack en aviateur apparemment insensible est le plus « faible », les interprétations de Rock Hudson, plus subtil que d’habitude, et surtout de la sensuelle Dorothy Malone (certainement son plus beau rôle) sont à noter d’une pierre blanche. Ils incarnent comme il faut ces êtres déchirés, perdus, décevants aussi, mais leur humanité est si finement décrite par Sirk qu’ils deviennent évidemment très attachants. Ces créatures spectrales, torturées et pitoyables, font de ce déchirant requiem un formidable mélodrame, avant l’incomparable Mirage de la Vie, qu’il offrira deux ans plus tard.

ANNEE DE PRODUCTION 1957.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Grand mélodrame tourné dans un somptueux noir et blanc, Sirk adapte Faulkner et le magnifie. Le trio gagnant de Ecrit sur du vent se reforme. Dorothy Malone incandescente.

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