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L’AFFAIRE DOMINICI

4 Août 1952. Un couple d’anglais et leur petite fille sont massacrés sur une route de Haute Provence. Une enquête, longue et fastidieuse, est ouverte et tourne autour de la famille Dominici, propriétaire d’un domaine situé à quelques pas du lieu des crimes. Les deux fils, Clovis et Gustave, sont accusés, puis déclarent ensuite que c’est leur père, Gaston, un paysan secret, qui a fait le coup. C’est lui qui sera sur le banc lors du procès en assises…

Cette affaire judiciaire reste probablement la plus médiatisée et la plus couverte dans notre pays, après celle de Seznec et avant la fameuse affaire Gregory. Le réalisateur Claude Bernard Aubert s’est adjoint les services du scénariste Daniel Boulanger pour relater au mieux ces faits tragiques et le procès retentissant qui s’ensuivit. Si la mise en scène ne s’autorise pas la moindre audace (pas de parti pris, ni de démonstration poussive), l’évocation s’en tient aux « simples » faits tels qu’ils se sont produits et surtout à l’accumulation de témoignages contradictoires ayant brouillé les pistes des enquêteurs et de la justice. Sans parler des mensonges multiples proférés par chaque membre de cette famille de paysans rustres et butés, mais bien sûr pas forcément coupables pour autant! Le film garde une force certaine, parce qu’il rend compte d’un mystère demeuré entier, des doutes persistants bien au delà du verdict (Dominici fut condamné à mort, puis sa peine commuée en réclusion à perpétuité, avant que De Gaulle ne le gracie). L’oeuvre montre surtout l’échec d’un système, les dysfonctionnements policiers, et les lourds secrets entourant encore cette tragédie non résolue.

La description du monde paysan ne manque pas de crédibilité, seulement elle reste un peu en surface, un autre réalisateur au point de vue plus ciselé aurait été plus loin. Ensuite c’est le casting qui se charge d’assurer le divertissement: des seconds rôles de poids (Paul Crauchet, Gérard Darrieu, Victor Lanoux, Geneviève Fontanel et même Depardieu dans un rôle furtif de simplet rigolard) entourent LA star du film: Jean Gabin. En patriarche désabusé accusé et déterminé à sauver son honneur, il est grandiose comme toujours. Il s’agit là de son ultime très beau rôle, avec Deux Hommes dans la ville, l’année suivante. Il apporte à Dominici toute l’épaisseur psychologique nécessaire. Un acteur né!

ANNEE DE PRODUCTION 1972.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un fait divers tragique, un accusé idéal et secret, une cohorte de mensonges et une justice désemparée. Gabin rattrape largement les "faiblesses" d'une réalisation routinière.

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