L’AVVENTURA

Au cours d’une croisière entre amis dans les iles éoliennes, une jeune femme, Anna, disparait mystérieusement. Son amant, Sandro, avec qui elle traversait alors une crise et Claudia, sa meilleure amie entreprennent des recherches. Une idylle commence bientôt entre eux…

Adepte d’un « néo réalisme intérieur », l’italien Michelangelo Antonioni propose avec ce quatrième long métrage une oeuvre résolument tournée vers la littérature. Au démarrage, le scénario « fait croire » à une intrigue policière classique (une femme disparait sur une toute petite ile sans laisser la moindre trace), puis le cinéaste de La Nuit dérive très vite vers une étude sur le couple, la solitude ressentie par les êtres (même à deux!) et fait la part belle aux paysages, filmés comme de vrais personnages. Cette tentative de montrer « l’incommunicabilité » dans la relation amoureuse va devenir le sujet favori d’Antonioni, obsédé par l’âme humaine, ses béances et sa complexité. En soi, ce thème peut se révéler passionnant (Bergman aussi l’a traité et avec génie), mais Antonioni étire son récit à l’extrême, avec un regard d’entomologiste et une réalisation très lente, ce qui finit par ressembler à une errance interminable dans laquelle l’histoire semble se perdre, ou en tout cas n’avoir aucun but précis. Techniquement, rien à redire, les images sont absolument superbes (les îles siciliennes, Noto et le village fantôme de Schisina) et d’ailleurs le film obtint le Prix du Jury à Cannes pour sa « contribution à l’art cinématographique et pour son nouveau langage, où la dramaturgie n’a plus cours ». Les critiques ont encensé cette modernité, le public a hué et sifflé ce qu’il considérait comme une « imposture ».

Si cette volonté de pétrifier le paysage, de sonder la psyché humaine et de tourner le dos au récit traditionnel est louable, il faut bien avouer que l’ennui se répand aussi comme une trainée de poudre, car une fois l’admiration visuelle passée, à quoi se raccrocher de tangible? A force de filmer la vacuité des existences, Antonioni nous aspire dans une léthargie à laquelle il est difficile de ne pas succomber durant les 2H23 de projection! Les acteurs (et surtout les actrices, car c’est elles que l’auteur du Désert Rouge adore capter avec sa caméra) doivent jouer la morosité et la lassitude et Monica Vitti est idéale avec sa beauté diaphane envoutante. Léa Massari aussi apporte une touche de mystère dans un rôle pourtant court. Et Gabriele Ferzetti irradie de son charme latin et de sa virilité vulnérable. Un cinéma ultra épuré donc qu’il vaut mieux aborder absolument concentré.

ANNEE DE PRODUCTION 1960.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Antonioni signe un film aux images fascinantes de beauté, mais délaisse volontairement le récit et provoque un inévitable ennui. Malgré Monica Vitti, la route est longue à parcourir...

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